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Preview : REALmagic Xcard
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Publié le Vendredi 5 Avril 2002 par Marc Prieur

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Page 1 - Introduction, la Xcard

Sigma Designs s'est fait une réputation il y a de ça quelques années avec un produit phare, la REALmagic Hollywood Plus. Pour rappel, cette carte au format PCI était en fait dédiée à la lecture des vidéos au format MPEG-1 et MPEG-2, celles utilisées dans les VideoCD/SVCD et DVD donc. L'avantage d'une telle carte était double : d'une part, la prise en charge en hardware de la décompression permettait de lire les fichiers MPEG-2 sur un petit PC, et d'autre part la sortie TV était d'une qualité jamais vue jusqu'alors. De plus, la sortie d'une version avec télécommande permettait de rendre encore plus pratique son utilisation.

REALmagic Xcard

Avec la montée en puissance de nos processeurs, et l'incorporation de fonctions dédiées au MPEG-2 dans nos cartes graphiques, la Hollywood Plus avait toutefois perdu de son intérêt même si son excellente sortie TV et sa télécommande infrarouge lui confèrent encore quelques avantages. Sigma Designs, bien conscient de ce problème, a donc mis au point une nouvelle carte, la REALmagic Xcard.

La principale nouveauté de la Xcard par rapport à l'Hollywood Plus, c'est le support du MPEG-4, en sus du MPEG-1 et du MPEG-2. Plus précisément, la carte supporte le MPEG-4 de type Advanced Simple Profile Level 5, qui la norme utilisée pour les vidéos sur PC et notamment pour le DivX.

Car si il y'a bien un intérêt dans cette carte, c'est celui de lire les 'copies de sauvegardes' de films encodés en DivX, ce codec qui est désormais très répandu et qui a supplanté le MPEG-1 pour ce type d'utilisation. Il est toutefois à noter que la carte supporte les versions 4 et 5 de DivX (depuis la 4.02 exactement), mais pas la version 3.11a. C'est dommage car bon nombre de films sont encodés à ce format, mais étant donné que le codec DivX3.11a était plus ou moins légal c'est tout à fait compréhensible de la part de Sigma Designs. Si vous voulez profiter de la Xcard pour ces films, il faudra donc les ré-encoder.

Il est à noter que la gestion du DivX 5 n'est pas complète. En effet, si elle supporte les B-Frame (option Bidirectional Encoding), la Xcard n'est pas compatible avec les options Quarter Pixel et Global Motion Compensation. Si le Quarter Pixel n'a pas vraiment fait ses preuves en pratique, c'est différent pour le GMC qui permet de mieux repérer et donc encoder les parties de l'image en mouvement. C'est donc dommage, même si le Bidirectional Encoding est en pratique la fonction qui apporte le plus. Dans les faits, l'ouverture d'une vidéo encodée avec ces options se solde par un flux vidéo ... noir. Il est toutefois à noter que dans une prochaine version des drivers ces fichiers seront également lisibles par la Xcard, mais en partie en software puisque ce sera le processeur qui gérera le Quarter Pixel et GMC.

Page 2 - La Xcard, suite

D'un point de vue physique, la Xcard est une carte relativement petite. Les deux éléments principaux la composant sont d'une part le processeur de décodage MPEG audio/vidéo EM84575, et d'autre part 8 Mo de mémoire. Les connectiques internes de la carte sont une Line Out, une S/PDIF Out, une S/PDIF In et un Digital Vidéo Out. La carte est également dotée d'un SCART A/V Out, qui permet de connecter un kit optionnel permettant de ressortir la vidéo en SCART RGB afin de la connecter à votre téléviseur non pas via une entrée S-Video ou Composite mais via une entrée péritel.

En externe, la carte dispose d'une entrée VGA et d'une sortie VGA. En fait, si vous voulez lire vos DivX sur votre PC (plein écran uniquement), il faudra relier votre carte graphique au VGA-In de la Xcard via un cable fournis, et c'est la Xcard qui sera reliée au moniteur. Cette solution n'est toutefois pas très intéressante, car d'une part le but d'une Xcard n'est pas vraiment de lire une vidéo sur un écran PC, et d'autre part cette dérivation provoque une déperdition en qualité du flux VGA qui peut entraîner en haute résolution (1280 et plus) un léger flou - il est toutefois à noter que ce phénomène est très peu visible et sans comparaison avec celui observé sur Hollywood+.

La carte dispose bien entendu d'une sortie TV externe, que l'on peut utiliser directement en S-Video (câble non fournis) ou en Composite (adaptateur et cable 2m fournis), et ce au format PAL, PAL60 ou NTSC. Côté sonore, la carte dispose d'une sortie S/PDIF RCA vous permettant de ressortir le Dolby Digital 5.1 ou le DTS vers un décodeur externe. Une sortie ligne stéréo au format minijack (mini jack à mini jack pour la carte son et adaptateur mini jack vers RCA fournis) est également disponible pour le son au format MPEG-1 Layer 1/2/3, le MPEG-4 low complexity AAC ou encore le Dolby Digital décodé sur deux canaux stéréo uniquement.

Page 3 - Le test

Le test

Les deux premiers intérêts de la REALmagic Xcard sont hérités de l'Hollywood Plus : la sortie TV et la télécommande infrarouge (récepteur se connectant sur port COM). La sortie TV, qui n'est utilisable que pour les flux vidéo gérés par la Xcard, est en effet d'excellente qualité (légèrement au dessus d'une ATI, pour dire), très simple à configurer et est de plus fournie avec toute la connectique nécessaire (S-Video, Composite, SCART RGB). Il est à noter que si l'utilisation de la sortie au format S-Video ou Composite ne pose pas de problème, c'est différent pour le SCART RGB puisqu'il vous faudra la réactiver à chaque lancement du Xmedia Player. Au passage, voici l'interface de ce dernier (qui fonctionne sous Windows 98/ME/2000/XP) ainsi que les différentes options de configuration :

La Xcard permet de plus de restituer le flux vidéo décodé par la carte sans que celui-ci soit affiché sur le PC, ce qui permet de continuer à l'utiliser en 2D ... mais aussi en 3D ! Nous avons toutefois remarqué un bug lors de cette utilisation. En effet, lorsque l'on change la résolution sur le PC, ou que l'on passe par exemple d'un mode 2D à un mode 3D (que ce soit OpenGL ou Direct3D), le DivX sur la XCard se coupe pendant le changement de résolution (l'instant d'un dixième de seconde donc), et surtout se fige pendant 2 à 4 secondes après que le changement de résolution se soit effectué. Evitez donc de lancer un jeu ou de changer de résolution pendant une scène importante sans quoi vous risquerez de vous faire conspuer par les personnes qui regardent le DivX sur la TV !

La télécommande infrarouge est pour sa part fort pratique pour des raisons que vous comprenez bien. Il est à noter que nous ne disposions pas de la version finale de cette dernière, mais de celle qui est actuellement livrée avec les Hollywood plus.

Page 4 - Le test, suite

Pour cette preview, nous avons décidé d'utiliser des fichiers DivX assez lourds, histoire de bien montrer l'intérêt d'une décompression hardware (au passage nous tenons à remercier Bruce et P.A. pour leur aide). Nous avons donc extrait un des chapitre du DVD de Gladiator, puis nous l'avons encodé en DivX 4.12 / 5.00 avec un bitrate de 3000 kbps et la résolution d'origine, à savoir 720*432. Coté processeur, pour l'encodage nous sommes parti sur une machine assez puissante basée autour d'un Athlon MP 1800+. Bien entendu sur une telle machine la lecture d'un fichier DivX en software ne pose pas trop de problème puisqu'en DivX 5 par exemple nous étions à 35-65% d'utilisation CPU. Bien entendu avec un fichier un peu plus conventionnel, par exemple encodé en 512x304 avec un bitrate encore élevé de 1200 kbps, le taux d'utilisation processeur chute pour atteindre les 18-33%.

Nous avons donc décidé de descendre la fréquence du processeur à 667 MHz, et ce en passant le coefficient multiplicateur à ... x5. A cette fréquence les choses se compliquent pour le processeur puisque le taux d'utilisation processeur varie entre 65 et 90% selon les scènes avec un bitrate de 3000 kbps et 60-85% avec un bitrate de 1200 kbps. Autant vous dire que le passage à 500 MHz a été fatal puisque à cette fréquence la lecture occupait 100% du processeur sans qu'elle soit effectuée de manière fluide. Là encore avec un fichier plus conventionnel les choses s'arrangent puisque avec du DivX 4.12 512x304 en 1200 kbps le taux d'utilisation processeur varie entre 38 et 71%.

Voilà donc le premier intérêt de la Xcard au niveau de la décompression : permettre à un petit PC de lire sans problèmes les DivX. En effet, en utilisant la Xcard pour le décodage, nous avons mesuré à 500 MHz un taux d'utilisation processeur variant en moyenne entre 5 et 7% lors de la lecture de nos fichiers de 3000 kbps, avec des extrêmes à 2 et 10%. La qualité du décodage a proprement parlé est excellente et est tout à fait comparable à celle obtenue sur écran PC avec le DivX Player en mode maximum quality. Il à est noter que la décompression MPEG-2 fournit des taux d'utilisation CPU comparables. Etant donné le taux d'utilisation processeur sur cette machine, un vieux Pentium II ou K6-2 sera donc capable de lire des DivX sans problèmes avec une telle carte.

Avec un taux d'utilisation processeur au si bas sur une machine si peu puissante, il vient forcément quelques idées à l'esprit ... en effet, étant donné que la Xcard permet d'envoyer le flux vidéo directement vers la TV, il est en théorie possible d'utiliser le PC pour une autre application gourmande en ressource, et ce sans que la lecture DivX ou cette application ne soit pénalisé trop fortement.

Ainsi sur une autre machine (P4 2.1 GHz) nous avons pu effectuer un encodage MP3 en 34.7x sous GOGO MP3 ou un timedemo sous Quake III à 292.9 fps tout en lisant sans perturbation un DivX 5.0 encodé en 3000 kbps. Sans lecture du DivX, l'encodage se faisait en 35.65x et on atteignait 295.8 fps sous Quake III. On peut donc imaginer d'autres utilisations pour les fanas de DivX ... ainsi vous pouvez tout à fait encoder un DivX ... tout en en regardant un autre sur votre TV, et ce sans que l'une ou l'autre des taches ne soit réellement affectée !

Page 5 - Conclusion

Conclusion

Les avantages issus de la prise en charge en hardware de la décompression MPEG1/2/4 par la XCard sont doubles : on peut par exemple faire une DivX-Box avec un PC disposant d'une puissance processeur très limitée, ou encore se permettre de faire d'autres choses sur le PC pendant que ce dernier décode via la XCard un DivX sur votre TV (ou tout autre flux vidéo MPEG-1 / MPEG-2). De plus, la sortie TV est au dessus de celles disponibles sur les cartes graphiques actuelles et le fait de disposer d'une télécommande est bien pratique.

Les déceptions n'en sont pas vraiment puisqu'il était déjà indiqué sur la fiche produit qu'une partie des fonctions intégrées dans DivX 5 n'étaient pas supportées, il suffit donc de ne pas les utiliser lors de l'encodage pour ne pas avoir de problèmes. Le support du DivX 3.11a aurait également été un gros plus, mais étant donné que ce format est à la limite de la légalité il est compréhensible qu'il ne soit pas supporté officiellement. Reste maintenant à savoir si un jour il le sera officieusement ...

Au chapitre des doléances, on notera donc ce problème de compatibilité avec les DivX 3.11 mais aussi l'interface du Xmedia Player qui n'est pas des plus intuitives ni des plus jolies, ainsi que le petit problème rencontré sur le flux vidéo lors d'un changement de résolution sur le PC.

Reste un problème, le prix. En effet, la REALmagic Xcard est annoncée en France au prix public de 152 € TTC (cf. Monsieur Prix également), ce qui est un peu cher à nos yeux (a quand une version au même prix et avec l'encodage ?). La Xcard est donc un produit répondant a des utilisations bien spécifiques, et nombre d'utilisateurs n'auront pas besoin de débourser une telle somme pour profiter des DivX – avec un confort d'utilisation qui sera moindre bien entendu. A vous de savoir si ce confort vaut 152 € ...

Update le 10/04 :
Depuis la parution de notre preview de la XCard vous avez été nombreux à nous envoyer des mails demandant des précisions. Voici donc les réponses aux questions les plus posées (nous tenons à remercier M. Doreau de Sigma Designs) :

- Les DivX avec piste AC-3 sont supportés, soit via la sortie S/PDIF RCA vers un décodeur externe, soit décodé par la carte en stéréo
- Les DivX avec sous-titrages ne sont pas supportés. Sigma nous a indiqué qu'une implémentation de ces derniers est envisageable a partir du moment ou il y'aura un standard de défini.
- Le signal de commutation 16/9 est envoyé à la TV avec le kit péritel de la Xcard
- La péritel est par défaut en RGB pour avoir la meilleure qualité d'image, mais le signal composite est aussi présent, ce qui permet aussi d'enregistrer en cas de connections directe de la péritel sur un magnétoscope

Bonne nouvelle, Sigma Designs nous a indiqué que la XCard allait supporter les DivX 3.11 dans une future update des drivers et du Xmedia Player ! En fait, le décodage se fera en software, mais la vidéo et l'audio passeront par la XCard pour profiter de ses (excellentes) sorties. Certes, on aurait préféré un décodage 100% hardware, mais ce n'est déjà pas si mal.