Sanyo CRD-BP2 StockageGraveurs Publié le Vendredi 16 Juin 2000 par Philippe Ramelet
URL: /articles/225-1/sanyo-crd-bp2.html
Page 1 - Introduction & Caractéristiques
Grâce à Odixion
qui nous a prêté son dernier copieur de CD autonome, le Digicopier 12X Burn Proof, nous
avons enfin pu tester le CRD-BP2 de Sanyo . Ce dernier est
doté de la nouvelle technologie Burn Proof qui permet théoriquement d’éviter
Buffer Underrun, une innovation qui sécurise la gravure et qui réduit le cache des
graveurs 12X à 2 Mo.
Caractéristiques
Sanyo CRD-BP2 |
Caractéristiques |
Type |
Graveur CD-R/CD-RW |
Interface |
Ultra-SCSI |
Base mécanique |
Sanyo CRD-BP2 |
Cache |
2 Mo |
Formats de CD |
CD-DA |
Oui |
CD-Rom |
Oui |
CD-Rom + CD-DA |
Oui |
CD-Rom XA |
Oui |
CD-I |
Oui |
Photo-CD |
Oui |
Video-CD |
Oui |
CD-RW |
Oui |
CD+G |
Oui |
CD Text |
Oui |
Burn Proof |
Oui |
Modes d´écriture |
Track At Once |
Oui |
Disct At Once |
Oui |
Multisession |
Oui |
Packet Writing |
Oui |
Overburning |
Non |
Performances |
Taux de transferts |
|
Lecture |
14X-32X (P-CAV)
(2100 Ko/s à 4800 Ko/s) |
Ecriture |
1X, 2X, 4X, 6X, 8X, 10X, 12X
CD-R et 2X, 4X CD-RW (1200 Ko/s et 600 Ko/s) |
Temps d´accès |
150 ms |
Comme on peut le
voir, le CRD-BP2 les caractéristiques du CDR-BP2 sont extrêmement proches du CRD-RW2 que
l’on retrouve dans les tests du Digicopier
12X et du RCC-12432-CS
de Racer. Mise à part bien sur le fait que celui-ci supporte le Burn Proof que
j’aborderais plus tard dans cet article. Voici donc un nouveau venu dans la famille
encore trop peu nombreuse des graveurs atteignant la vitesse de 12X en écriture. La
réécriture demeure elle aussi en 4X maximum, en attendant le CRD-BP3 et le Plexwriter
12/10/32 que je suis actuellement en train de tester, ces derniers graveurs atteignant les
10X en mode CD-RW, une vitesse inédite à ce jour. Tous les formats de CD sont bien
entendu supportés par le CRD-BP2, y compris le CD-Text. Par contre, coté
fonctionnalités on note que l’overburning et le DAO Raw ne sont pas supportés. Le
cache est limité à 2Mo, ce qui est normal car les graveurs Burn Proof sont censés faire
l’économie de ce genre de mémoire. Les capacités en lecture sont elles
prometteuses, du moins sur le papier. La vitesse maximum est à 32X avec un temps
d’accès théorique de 150 ms. De toutes manières ces capacités n’ont que peu
d’importance pour un graveur. Il est d’ailleurs de bon ton d’accompagner
une telle bête avec un lecteur CD SCSI de bonne facture, comme c’est le cas sur le
Digicopier avec le CD532S de Teac.
A priori, le
CRD-BP2 est une base OEM et devrait le rester. Cela signifie que l’on ne devrait pas
trouver ce graveur sur les étalages en tant que tel mais qu’il sera adapté et
intégré par d’autres marques, comme Odixion ou Lacie. Le Digicopier Burn Proof
(DG1XBP) est ce que l’on appelle un copieur de CD autonome. Il permet de dupliquer
n’importe quel type de CD sans l’aide d’un PC. Pour cela, un tel appareil
embarque à son bord tout ce qui est nécessaire pour réaliser des copies, à savoir un
bus SCSI (il n’existe pas à proprement parler de copieurs autonomes IDE), un
processeur, de la RAM, un lecteur, un graveur et parfois même un disque dur. Il suffit de
le brancher sur le courant pour disposer de toutes ses fonctions, sans aucune aide
d’un appareil ou ordinateur extérieur. Cette technologie reste jusqu’à
présent ‘’réservée’’ au monde professionnel du fait de son prix et
de son type d’utilisation. Rien de plus pratique en effet pour une société de
productions multimédia par exemple que de pouvoir obtenir un copie d’un CD
rapidement et avec un minimum de manipulations à effectuer. Il suffit en général
d’insérer un CD dans le lecteur, un CD-R dans le graveur et la copie est lancée.
Généralement, il est aussi possible de piloter le copieur par le biais d’un PC via
un port SCSI externe, comme c’est le cas sur le DG-1 12 X. Notons que
l’intérêt du Burn-Proof lorsque le Digicopier est en mode autonome est très
relatif étant donné qu’aucune baisse des ressources ne peut avoir lieu. Toutefois
on verra que lors d’une copie difficile cette fonction peut se révéler très utile.
Enfin, cet article s’oriente principalement sur le nouveau graveur CRD-BP2 car lui
seul a changé au sein du Digicopier. Dans tous les cas ce copieur demeure une référence
en la matière, tant par sa réalisation que ses performances issues des meilleurs
composants du moment.
Page 2 - Le Burn Proof
Le Burn-Proof
Le terme Burn-Proof
provient de Buffer Under RuN Proof, ce qui signifie ‘’à l’épreuve des
buffer underrun. Une telle erreur survient lorsque le PC ne dispose pas suffisamment de
ressources pour envoyer un flux continu de données vers la cache du graveur. On peut le
traduire par ‘’erreur due au vidage du cache’’. Le flux envoyé par le
cache à la tête d’écriture devant être continu, il arrive parfois que des erreurs
ou encore un plantage de la gravure arrive. Afin d’éviter ce genre de problèmes, la
première réponse des constructeurs a été d’augmenter la taille du cache
jusqu’à atteindre 4 Mo aujourd’hui pour les graveurs standards. Mais cela
implique d’une part que le PC accueillant le graveur doit être relativement récent
et que les variations de disponibilité des ressources ne soient pas trop longues ni
importantes. Enfin, tous les logiciels ne supportent pas le Burn Proof, seuls Nero, Win On
CD 3.6, Primo CD Plus, CD Maker Pro et quelques autres le font.
Afin de
comprendre l’intérêt du Burn-Proof il faut tout d’abord connaître
l’utilité de la mémoire cache sur un graveur. Ce dernier enregistre les données
sur un CD-R en CLV (Constant Linear Velocity). Dés le début de la gravure, les données
doivent parvenir au graveur légèrement plus rapidement que le débit réel
d’écriture. Dans le cas d’une écriture en 12X, le débit de transfert attendu
par le graveur est de 2 Mo : 2352x75x12 car un bloc équivaut à 2352 octets, une
seconde correspond à 75 blocs, et le tout doit être multiplié par 12 à cause de la
vitesse. Afin que la gravure ne dépende pas uniquement des capacités à envoyer les
données régulièrement à une telle vitesse, les graveurs possèdent une mémoire cache
qui accueille d’abord les données pour ensuite les transmettre à la tête de
lecture. Cela permet d’ajuster et de contre balancer les variations de disponibilité
des ressources du PC. Dans le cas d’un graveur classique, un arrêt de quelques
secondes de la part du PC parvient à vider le cache et donc à planter la gravure
(12X=1800 Ko/s, ce qui signifie qu’il suffit d’à peine deux secondes
d’instabilité pour créer une buffer underun error). Le Burn-proof évite cela en
arrêtant la gravure lorsque le cache ne reçoit plus de données et en la reprenant à
l’endroit ou il s’était arrêté une fois que les ressources sont suffisantes.
Un graveur Burn-Proof intègre une électronique dotée de chips
spécialisés ainsi que d’un firmware spécifique. Il s’agit principalement de
deux chips (LC898023K et LC898093K) qui contrôlent la suspension et la reprise de la
transmission des données sur le CD-R ou CD-RW. L’intérêt du Burn Proof est de
limiter le nombre de disques gâchés du à des erreurs de lecture ou une instabilité du
PC accueillant le graveur. Il permet également d’augmenter les capacités multitache
de la machine lors d’une gravure et permet également à des PC peu récents de
pouvoir intégrer un graveur rapide comme le CRD-BP2. Enfin, le Burn-Proof permet
également de réduire quasiment à néant le maigre fossé qui existait encore entre les
graveurs SCSI et IDE. En effet, équipés d’une telle technologie, on ne pourra plus
reprocher à ces derniers leur manque de fiabilité dans un environnement multitache.
Il est à noter que la qualité d’un CD-R gravé en utilisant la
technologie Burn-Proof est théoriquement la même que celle d’un CD-R gravé
normalement. Il peut exister un ‘’trou’’ à l’endroit ou
l’écriture à été interrompue puis reprise mais celui-ci ne peut en aucun cas
dépasser les 45 um, ce qui est négligeable et n’influe pas sur la lisibilité du
CD.
Si cette innovation technologique mérite d’être saluée et
remarquée, on peut toutefois regretter qu’elle arrive à un moment où la fiabilité
des graveurs a déjà atteint un pic relativement haut. En effet, les 4 Mo de cache qui
équipent aujourd’hui la plupart des graveurs suffisent largement à une utilisation
normale. L’intérêt à terme risque en fait d’être plus financier que
pratique. Car la réduction du cache et la propagation de l’interface IDE (plus
économique que le SCSi) devraient diminuer le prix des graveurs.
Page 3 - Perfs. Gravure
Les performances en CD-R et CD-RW
Afin de tester le CRD-BP2 j’ai utilisé la configuration suivante :
- Intel Pentium III 500
- Disque Dur E-IDE Seagate Barracuda ATA II 30.6 Go 7200 Trs/min
- Carte Graphique Matrox G400
- Carte son Guillemot Maxi Sound Fortissimo
- 128 Mo de SDRAM
- Graveur Plextor PX-124TS
- Logiciel de test Nero Burning Rom 5.0.0.3
- Carte SCSI Adaptec 2920C
Le CRD-BP2 intégré au Digicopier Burn-Proof est livré en standard
avec le firmware BC12 mais les tests ont été réalisés avec le dernier firmware en
date, à savoir le 1.21. Pour le mettre à l’épreuve j’ai réalisé une série
de gravures à partir du disque dur avec des CD-R, des copies de CD à CD et des gravures
à la volée avec des CD-RW. Le tout bien sur en mettant en rude épreuve le PC pour
provoquer multiples freezes et écrans bleus afin d’observer la fiabilité du
Burn-Proof. J’ai utilisé pour cela des CD Lead Data, Memorex et Hi-Space certifiées
8X ou 12X puis des CD Traxdata, Pioneer, Philips et TDK de bonne qualité certifiés à 8X
ou 12X également.
Gravure en 12X |
Certification |
Résultat |
TDK CDR-74CREC |
8X |
OK |
Pioneer CDM-G74S |
8X |
OK |
Philips CD-R74 |
12X |
OK |
Traxdata 80 TXS 080 |
8X |
OK |
Hi-Space 80mn |
8X |
OK |
That’s Write CD-R74 |
8X |
OK |
Les test de la fonction Burn-proof ont été bien entendu à
l’honneur et de multiples manières de faire ‘’planter’’ la
gravure ont été utilisées. Le premier test consiste à lance en même temps qu’une
gravure en 12X en mode CD-R et en 4X en mode CD-RW plusieurs autres applications
gourmandes en ressources : lecture plein écran d’une vidéo DivX, Scandisk sur
le premier lecteur, copies multiples de partition à partition et de lecteur CD-Rom à
disque dur, extraction et compression de CD Audio en MP3, application de filtres sur des
images en haute résolution sous Photoshop ainsi que plusieurs fenêtres Internet Explorer
faisant tourner en boucle des animations flash. Vient ensuite la provocation
d’écrans bleus en retirant un CD ou une disquette lors d’une copie. Et pour
finir plusieurs périodes de plus de 5 minutes en ayant réalisé un Ctrl+Alt+Suppr (pause
les opérations en cours), ce que les graveurs classiques ne supportent absolument pas.
Dans tous les cas la gravure tient bon et aucune erreur ne s’est produite alors que
les conditions étaient telles qu’aucun autre graveur non Burn-Proof aurait pu passer
le test avec efficacité. Les mêmes opérations ont d’ailleurs été réalisées
avec le Plexwriter 12/4/32 à titre de comparaison.
Lors de chaque ‘’freeze’’ ou arrêt du PC, la led
‘’write’’ du graveur arrête de clignoter et celui-ci semble se mettre
en stand by. Une fois le PC remis en bon état de marche, et quelle que soit la durée de
l’incident, le graveur remplit le cache à nouveau et reprend la gravure comme si de
rien n’était. Attention par contre, une reset de la machine entraîne tout de même
la perte de la gravure en cours.
Les tests de copies de CD à CD ont également été très concluants.
Notons que la fonction Burn-Proof peut là aussi faire la différence si l’on essaie
de copier un CD abîmé ou contenant des pistes au format inhabituel. En effet si le
lecteur source est bloqué un certain temps sur une piste particulière le graveur pourra
tranquillement attendre que celui-ci arrive à ses fins et ne plantera donc pas la
gravure.
Page 4 - Perfs. lecture & Conclusion
Performances en lecture
Coté lecture le CRD-BP2 tient ses promesses et ne failli sur aucun point. Le temps d´accès est de 5 ms inférieur à ce que était annoncé par le constructeur. Même tarif pour le taux de transfert qui sont honorables avec 2120 Ko/s en début de piste et 4350 Ko/s en fin de piste. Cela fait du CRD-BP2 un bon 14-29X.
Mode CD |
CRD-BP2 |
Plexwriter 12/4/32 |
Temps d´accès |
145
ms |
160
ms |
Taux de transfert
Début de piste
Fin de piste |
2120
Ko/s
4350 Ko/s |
2270
ko/s
4580 ko/s |
Utilisation CPU |
2.51% |
3.5% |

Les test en extraction audio sont eux aussi concluants. Le graveur est
capable d’extraire des pistes audio avec exactitude. On notera tout de même
qu’en fin de piste il vaut mieux limiter la vitesse à 10X afin d’avoir des
fichiers audio totalement exempts d’erreurs. Pas de quoi s affoler toutefois, dans le
pire des cas le taux d’erreur ne dépassait pas les 0.02%.
Pour conclure…
Pas de doutes,
le CRD-BP2 est une réussite à tous les niveaux, innovation, fiabilité et vitesse sont
ses maîtres mots. On peut dire que le Burn-Proof est une petite révolution dans le monde
de la gravure, même si cette innovation aurait eu un intérêt bien plus important si
elle était sortie il y a une ou deux années. Car aujourd’hui les graveurs équipés
de 4 Mo de cache tiennent très bien la route et il est déjà relativement difficile de
les mettre en défaut.
On peut toutefois saluer l’utilité
que peut avoir le Burn-Proof pour les graveurs IDE qui ont toujours eu une faiblesse dans
un environnement multitâche. Aujourd’hui on peut estimer qu’il est de bon ton
pour un graveur IDE d’intégrer la technologie Burn-Proof, sans pour autant que cela
soit absolument indispensable. Reste qu´il sera à priori difficile de trouver le CRD-BP2
tel quel étant donné que celui-ci est réservé au marché OEM. Il faudra donc se
rabattre sur d´autres graveurs Burn-Proof comme le Plexwriter 12/10/32 qui sera bientôt
disponible.
Sanyo CRD-BP2 |
Note Globale : |
+ Burn Proof |
- Pas de
DAO Raw |
7,5
/ 10 |
+ Perfs. en gravure |
- Pas
d´overburning |
+ Perfs. en lecture |
|
Copyright © 1997-2025 HardWare.fr. Tous droits réservés. |