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AMD Radeon R9 295X2 : 550W et watercooling
Cartes Graphiques
Publié le Vendredi 25 Avril 2014 par Damien Triolet

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Page 1 - Introduction

C'est devenu une tradition, chaque GPU haut de gamme finit par être intégré par paire sur une carte graphique extrême. Pour cette nouvelle génération bi-GPU, alors que Nvidia a déjà levé un coin du voile sur la future GeForce GTX Titan Z, c'est AMD qui dégaine le premier avec la Radeon R9 295X2 et un recours au refroidissement liquide. De quoi éviter tout compromis sur les performances tout en maîtrisant enfin les nuisances ?


Alors que nous étions en reportage à la conférence GTC de Nvidia, lors de laquelle la GeForce GTX Titan Z à 3000$ a été dévoilée, nous nous sommes fait accostés par une étrange limousine. A son bord, des agents de communication, une valisette et des informations confidentielles :


Il n'aura pas fallu longtemps à AMD pour réagir à l'annonce de Nvidia et venir se battre sur le terrain de la démesure. C'est avec humour que le fabricant a voulu répondre à son concurrent en dévoilant la Radeon R9 295X2, sa nouvelle carte bi-GPU ultra haut de gamme, en préparation depuis quelques temps déjà. Sûr de son coup, AMD a du mal à imaginer ne pas sortir de ce duel sur la première place en termes de performances. Et pour cause, sa solution fait appel à un système de refroidissement liquide en circuit fermé annoncé comme capable de garantir des performances en permanence proches du niveau maximal pour lequel sont certifiés ses GPU, soit sans limitation au niveau de la gestion de la consommation et des températures.

Quitte à faire dans la démesure avec une carte graphique à plus de 1000€, une première chez AMD, autant ne pas faire les choses à moitié, et essayer d'éviter au passage les critiques habituelles sur l'explosion des nuisances sonores.

Refroidir les cartes graphiques bi-GPU représente un challenge difficile à relever, d'autant plus quand la consommation d'un seul GPU est déjà critique, comme c'est le cas pour Hawaii et les Radeon R9 290X. Pour rappel, voici un récapitulatif de l'évolution des TDP du côté des Radeon :

HD 4870 : 160W
HD 4870 X2 : 286W
HD 5870 : 188W
HD 5970 : 294W
HD 6970 : 250W
HD 6990 : 375W ou 450W
HD 7970 : 250W
HD 7990 : 375W
R9 290X : ~275W
R9 295X2 : ~550W

Avec une Radeon R9 290X dont le TDP tourne autour de 275-300W, AMD était clairement en difficulté pour produire une carte graphique bi-GPU digne de ce nom. Qui plus est, en face, Nvidia a fait un effort important pour grappiller quelques points d'efficacité en plus sur ses refroidisseurs, et, surtout, dispose d'un GPU moins gourmand. Le match pouvait ainsi sembler gagné d'avance pour Nvidia. AMD a probablement rapidement compris qu'il s'agissait d'une voie sans issue… à moins de passer au refroidissement liquide.

Ce compromis différent, car il y a également des désavantages à cette approche, lui permettrait d'atteindre un TDP de 550-600W tout en refroidissant suffisamment le GPU pour le faire tourner au maximum de ses possibilités. En bref, une approche qui autoriserait la mise au point d'une vraie double Radeon R9 290X, et pas de l'ordre des cartes de référence dont la fréquence a tendance à chuter plus ou moins fortement, mais une double Radeon R9 290X de la trempe des meilleures cartes partenaires capables de maintenir leur fréquence maximale. C'est ce que nous allons vérifier.


Mise à jour du 25/04/2014: Suite à un bug identifié par AMD, nous avons mis à jour les résultats obtenus sous GRID 2, qui était étrangement limité par le CPU. Lorsqu'une Radeon est installée et que la dll nvapi est chargée par le système, GRID 2 tente par erreur d'y accéder, le coût CPU explose pour les solutions bi-GPU d'AMD, ce qui a un impact sur leurs performances.


Page 2 - Spécifications, la Radeon R9 295X2

Spécifications

La Radeon R9 295X2 est tout simplement une double Radeon R9 290X, AMD n'a fait aucun compromis au niveau de ses spécifications. Elles sont même légèrement supérieures avec une fréquence GPU qui passe de 1000 MHz à 1018 MHz, AMD nous expliquant avoir eu le temps de valider plus précisément la fréquence maximale pour ses GPU.

De quoi afficher une puissance de calcul totale de plus de 11 Teraflops, là où Nvidia a annoncé vaguement 8 Teraflops pour la future GeForce GTX Titan Z. La bande passante mémoire combinée passe également à près de 600 Go/s, avec cette fois un léger avantage à la solution de Nvidia.

Grâce au design à base de refroidissement liquide, la Radeon R9 295X2 pourra mieux profiter de la totalité de son enveloppe thermique pour maintenir une fréquence élevée voire maximale en permanence. AMD n'a pas désiré répondre à nos questions concernant cette enveloppe thermique, se contentant de communiquer une consommation typique de la carte de 500W. Le TDP est en réalité supérieur et selon toute vraisemblance, il est équivalent à une double Radeon R9 290X soit +/- 550W.


Radeon R9 295X2 de référence
Pour ce test, AMD nous a fourni une Radeon R9 295X2 de référence :


Refroidissement liquide oblige, la Radeon R9 295X2 est plutôt encombrante. En elle-même, la carte mesure 30.5cm, comme les précédentes Radeon bi-GPU, mais elle est associée à un ensemble déporté radiateur/ventilateur dont l'encombrement supplémentaire est de 12.0 x 15.2 x 6.3 cm.

AMD a tenu à proposer un design de qualité supérieur, ce qu'exige par ailleurs le tarif de la carte. Exit la traditionnelle coque en plastique au profit d'un modèle en métal qui tranche avec les designs habituels de la marque. AMD n'a cependant pas cherché à atteindre le niveau de raffinement du ventirad des GeForce GTX haut de gamme, qui a demandé beaucoup de travail à Nvidia. C'est avant tout l'aspect massif et robuste qui était visé mais AMD s'en tire assez bien sur le plan purement esthétique.


La "couleur Radeon" n'a pas été oubliée à travers le ventilateur central, rouge transparent, qui est illuminé par 4 diodes rouges, ainsi qu'à travers le logo présent sur le dessus de la carte, lui aussi illuminé.

Pour mettre au point le système de refroidissement liquide à circuit fermé, AMD s'est associé au spécialiste du domaine : Asetek. Ce dernier a développé un système basé sur deux de ses blocs avec fixations adaptées aux GPU Hawaii. Ces blocs intègrent une pompe et une base en cuivre parcourue de micro canaux pour assurer un bon transfert de la chaleur vers le liquide de refroidissement.


La totalité du PCB est recouverte par une plaque métallique qui fait office de dissipateur et de support. Un radiateur supplémentaire en cuivre prend place sur les composants les plus sensibles de l'étage d'alimentation, tous regroupés au centre de la carte. C'est ce dernier qu'est chargé de refroidir le ventilateur central.

Le gros radiateur déporté (38mm d'épaisseur, 38cm de tubes) est de type intermédiaire par rapport aux systèmes habituellement fabriqués par Asetek (25 ou 50mm d'épaisseur). Par contre AMD a visiblement fait quelques économies sur la qualité du ventilateur de 120mm qui le surmonte, qui est probablement le modèle basique proposé par Asetek. Sa qualité de fabrication est pour le moins médiocre : plastique cheap, bords des pales découpés approximativement... Cela ne veut pas dire qu'il est totalement inefficace, il remplit son contrat en charge, mais pour un produit de ce prix, AMD aurait pu prendre soin de ce "détail".


Comme vous vous en doutez, le PCB d'une telle carte graphique est très complexe, ne serait-ce que par la présence d'un switch PCI Express PLX PEX8747 (3 ports PCIe 3.0 16x) et d'un double bus 512-bit. C'est d'ailleurs en première pour une carte bi-GPU de référence. Lorsque Nvidia avait conçu la GeForce GTX 295, elle aussi équipée de 2 GPU 512-bit, ceux-ci étaient intégrés sur 2 PCBs différents.

Au niveau de la connectique, AMD a opté pour une sortie DVI Dual-Link et 4 sorties mini-DP. De quoi alimenter jusqu'à 6 écrans 1440p 60 Hz (via hub), 6 écrans 4K/UHD 30 Hz (via hub) ou 3 écrans 4K/UHD 60 Hz. Aucun lien CrossFire n'est nécessaire entre les GPU, AMD l'ayant laissé tomber au profit d'une implémentation plus efficace de la communication PCI Express entre les GPU.


Chacun des GPU est alimenté par 5 phases et 2 connecteurs d'alimentation 8 broches sont nécessaires. Ces 2 connecteurs et le bus PCI Express représentent selon les normes une consommation maximale de 375W. AMD ne précise pas le TDP mais nous l'estimons pour rappel à 550W, soit bien au-delà. Les normes des connecteurs d'alimentation PCI Express s'apparentent cependant plus à des recommandations qu'à des limites imposées, et les alimentations haut de gamme sont prévues pour aller au-delà. Une alimentation de qualité et de près de 1000W est vivement conseillée pour alimenter la Radeon R9 295X2.


Page 3 - 550W et watercooling en pratique

En pratique : 550W
Rappelons que la technique de contrôle de la consommation de Powertune ne prend pas en compte la consommation totale de la carte comme le fait GPU Boost chez Nvidia. Du côté d'AMD c'est la consommation directe du GPU qui est contrôlée avec une limite maximale de 208W pour la Radeon 290X, que nous supposons identique ici. 416W de consommation directe pour le GPU entraîne une consommation totale de la carte, avec sa mémoire, son switch PCI Express, les pertes au niveau des étages d'alimentation, etc., que nous estimons à 550 voire 600W, valeur qu'AMD ne veut pas communiquer.

Si AMD ne communique pas de TDP, ces exigences sont précisées :

- chaque connecteur doit être capable de délivrer 28A (336W)
- l'alimentation doit être capable de délivrer 50A sur les 2 connecteurs (600W)

Sur les alimentations multi-rails (ou apparentées), il faudra prendre garde à bien exploiter des connecteurs issus de rails différents. Il est en effet courant que chaque rail soit limité à 30A et que certains connecteurs proviennent d'un même rail. L'alimentation que nous utilisons, l'Enermax Platimax 1500W, présente une configuration identique à l'exemple d'AMD :


Elle propose 6 rails 12V dont la limite individuelle est de 30A et la limite globale de 125A. En pratique les 6 sorties de l'alimentation pour câbles GPU, qui proposent chacun 2 connecteurs 6+2 broches, se partagent 4 des rails 12V. Sur les 6 sorties, 2 sont donc à proscrire (2 sorties qui passent par le même rail = plantage net au démarrage d'une charge lourde) . Par ailleurs 2 autres sorties partagent leur rail avec les connecteurs molex et SATA. Restent donc 2 sorties à utiliser en priorité.

En pratique, à moins de charger très lourdement l'alimentation à travers les molex et autre SATA, ce ne sera pas un problème d'utiliser les 2 rails qu'ils partagent pour proposer une configuration à base de 2 R9 295X2, d'autant plus que sur notre alimentation, la limite de protection semble être fixée à 45A par rail. Cela reviendra cependant à pousser l'alimentation dans ses limites, laissant peu de marge à l'overclocking GPU ou CPU. Passer à 1750W sera probablement conseillé pour un système extrême à base de 2 R9 295X2.

Dans le cas des alimentations mono-rails et sans limite par sortie, la connectique sera plus flexible. Attention cependant à l'échauffement des câbles, comme en atteste notre photo thermique prise sur un système équipé d'une Seasonic X-850 dont une seule sortie double 6+2 broches a été utilisée. Attention également aux adaptateurs 6 vers 8 broches ou 8 broches vers 2x 8 broches ou tout autre bricolage des connecteurs d'alimentation : compte tenu de l'intensité élevée qui pourra passer à travers, ils sont vivement déconseillés.


En pratique : watercooling
AMD a repris un système de refroidissement liquide Asetek avec modifications minimales. Chacun des 2 blocs intègre une petite pompe et ils sont raccordés entre eux pour former un unique circuit fermé. Voici comment le circuit est organisé :


Le liquide passe d'abord par le GPU2 avant d'atteindre le GPU1 et de se diriger vers le radiateur. Un choix qui peut sembler étrange puisque du coup le GPU2 est le mieux refroidi alors qu'il est en théorie celui dont la charge est la plus faible. En pratique, la consommation relative de chaque GPU est différente et suivant l'échantillon de Radeon R9 295X2, l'un ou l'autre GPU pourra être le plus gourmand à charge identique. Dans le cas de notre échantillon, il se trouve justement que c'est le GPU2 qui a tendance à chauffer un peu plus. Bien que profitant d'un liquide plus frais, sa température lors des tests était en général supérieure de 2°C à celle du GPU1. A noter que si les puces des GPU1 et 2 avaient été inversées sur notre échantillon, il ne fait aucun doute que son comportement aurait été moins bon, ce qui nous laisse penser qu'il devrait y avoir une bonne dose de variabilité entre échantillons de R9 295X2.

Comment le tout est-il régulé ? AMD a fait au plus simple et n'a mis en place aucun contrôle du système Asetek. Le débit des pompes est à priori fixe et la vitesse du ventilateur attaché au radiateur est contrôlée automatiquement par le bloc Asetek du GPU1. En pratique, la vitesse de ce ventilateur varie relativement peu et est régulée entre 9 et 12V. Notons cependant que si la tension est stable à 12.07V à température élevée, au repos la tension varie constamment entre 8.5 et 9.5V.

En charge lourde, à l'aide de la caméra thermique, nous avons pu observer une température des tuyaux, et donc à peu de choses près du liquide, de 58 °C en entrée du radiateur et de 52 °C en sortie, pour une température GPU de 74 °C. 75 °C est d'ailleurs la limite fixée par AMD pour la gestion de Powertune, en accord avec les spécifications d'Asetek qui prévoient probablement un maximum de 60 °C pour que le liquide de refroidissement conserve toute son efficacité.

Le ventilateur central de la carte graphique est dédié exclusivement au refroidissement de l'étage d'alimentation GPU qui a tendance à chauffer très fort. Sa vitesse est cette fois régulée par AMD suivant la température des VRM. Aucun contrôle n'est proposé par AMD, ni pour le ventilateur du radiateur, ni pour le ventilateur des VRM.

Voici comment AMD recommande d'installer la Radeon R9 295X2 :


C'est exactement la configuration qui correspond à notre système de test dédié aux mesures de nuisances sonores et de températures :


Le Cooler Master RC-690 II Advanced offre tout juste l'espace pour accueillir une carte aussi longue que la Radeon R9 295X2. Le seul emplacement possible pour le radiateur est celui conseillé par AMD, sur le dessus il vient buter soit contre le ventirad CPU soit contre les barrettes mémoire.

Refroidissement liquide oblige, l'inertie thermique est relativement importante pour la Radeon R9 295X2, ce qui implique des temps de tests plus longs, d'autant plus que la carte flirte souvent avec sa limite de température. Elle est atteinte dans notre boîtier fermé et la fréquence GPU est alors réduite. Sur banc de test nous en sommes proches mais le système reste en général à 72/73 °C avec une baisse minime de sa fréquence.

L'influence de l'environnement est également plus importante pour un tel système que pour un ventirad classique. Placé dans un espace dégagé à température ambiante ou dans un boitier à 40 °C avec souffle de l'air chaud du CPU dans sa direction, le radiateur du système de refroidissement liquide n'a pas la même efficacité. Pour les mesures de performances que nous faisons sur banc de test à température de la pièce stabilisée à 26 °C, nous avons placé le radiateur de manière à nous rapprocher de sa configuration dans un boîtier :


En pratique les GPU restent 2-3 degrés moins chauds que dans notre boîtier. Les mesures de performances correspondent ainsi à un système assez bien ventilé, comme c'est le cas pour toutes les autres cartes graphiques testées.

A noter qu'au niveau des nuisances sonores, la source la plus gênante peut dans un premier temps être le ventilateur des VRM, le temps que le liquide monte en température et que le ventilateur du radiateur ne passe devant. Si la température limite est atteinte et que la fréquence des GPU est réduite, la charge sur les VRM va baisser progressivement, tout comme la vitesse de leur ventilateur. Une mesure en vitesse des nuisances sonores ou après 1h de charge peut donc donner des résultats encore plus différents que d'habitude.


Page 4 - Consommation

Consommation
Nous avons utilisé le protocole de test qui nous permet de mesurer la consommation de la carte graphique seule. Nous avons effectué ces mesures au repos sur le bureau Windows 7 ainsi qu'en veille écran de manière à observer l'intérêt de ZeroCore Power.

Pour la charge, nous avons dû revoir notre protocole, une carte telle que la R9 295X2 poussant les performances dans les limites du CPU, ce qui empêche d'observer sa consommation réelle. Nous avons remplacé Battlefield 3 par Battlefield 4, en passant en qualité Ultra et en 2560x1600. Anno est conservé et passe simplement en 2560x1600 au lieu du 1920x1080.

A noter que 'Uber' dans le cas de la GeForce GTX 780 Ti représente la modification de ses paramètres pour autoriser une température plus élevée et pousser la limite de consommation à 106 %. Cela permet de libérer la GeForce GTX 780 Ti un petit peu comme le fait AMD avec le bios Uber de la Radeon R9 290X.


Si la Radeon R9 290X a un avantage sur la GeForce GTX 780 Ti en veille écran, il n'en est rien de la R9 295X2, la consommation de son système de refroidissement n'étant pas négligeable. Précisons que le ventilateur central de la carte graphique se coupe dans ce mode mais pas celui présent sur le radiateur, ni les pompes. Sur le bureau Windows, malgré le fait que le second GPU soit éteint, la consommation est plus que doublée par rapport à celle des cartes bi-GPU.

En charge, nous mesurons plus de 500W dans Anno 2070, un nouveau record qui pousse la Radeon R9 295X2 bien au-delà des normes ou recommandations pour les connecteurs PCI Express, soit 375W au maximum pour la configuration de cette carte. Précisons cependant que la consommation via le bus PCI Express, qui peut représenter un stress pour la carte-mère, reste réduite (2.1A) alors qu'elle s'approche de la limite pour la GTX 780 Ti (4.7A).

Si mesurer la consommation des cartes seules est nettement plus précis qu'une mesure à la prise de l'ensemble du système, cette dernière reste utile pour comparer les systèmes multi-cartes, d'autant plus qu'ils impliquent l'alimentation de plus de lignes PCI Express.

Il n'y a cependant pas de méthode parfaite à ce niveau étant donné que la charge CPU va varier avec la puissance graphique ou avec les pilotes. Il est possible d'assurer une charge CPU constante à travers des tâches de type Prime, mais elles peuvent avoir un impact sur les performances. Nous ne l'avons donc pas fait ici et il faut ainsi garder en tête que les systèmes bi-GPU vont voir leur consommation augmenter quelque peu à cause de la charge CPU en hausse.

Par ailleurs, le rendement de l'alimentation n'est pas constant. Par exemple, sous 100W, une partie d'une réduction de la consommation peut être masquée par une baisse du rendement. Enfin, nous avons ajouté un ensemble CrossFire X de R9 290X OC de Gigabyte, de quoi avoir une idée de la consommation maximale d'un tel ensemble capable de maintenir de hautes fréquences tout comme la R9 295X2.


Sur le bureau Windows en 2560x1600, toutes les solutions bi-GPU se comportement à peu près de la même manière, alors que les Radeon conservent l'avantage en veille écran. Passer par une carte bi-GPU ou par 2 cartes graphiques ne fait pas de différence.

En charge, la consommation du système à base de Radeon R9 295X2 est supérieure à celle d'un ensemble de 2 Radeon R9 290X de référence en mode Uber, mais les fréquences maintenues sont plus élevées (GPU1/2 sous Anno : 970/995 MHz contre 880/995 MHz). A fréquence identique, les 2 Radeon R9 290X consomment légèrement plus.

Les 2 cartes Gigabyte représentent une consommation près de 100W plus élevée que pour la R9 295X2 en charge très lourde, mais avec une fréquence encore plus élevée (1020/1040 MHz).


Page 5 - Températures et bruit

Pour les mesures de nuisances sonores et de températures, en plus de tester la Radeon R9 295X2 avec le ventilateur qu'elle embarque (2000 RPM @ 12V), nous avons testé l'ensemble avec un ventilateur Noctua NF-P12 (1300 RPM @ 12V) ainsi qu'avec le ventilateur d'origine débranché au repos.

Ces mesures n'ont pas pu être effectuées avec les 2 Radeon R9 290X OC de Gigabyte, l'affichage devenant corrompu après une quinzaine de minutes de chauffe, ce qui nous laisse penser que soit la mémoire, soit son étage d'alimentation surchauffe, sans avoir pu creuser le sujet. Mettre en place un tel système, qui n'expulse pas du tout d'air chaud en dehors du boîtier demande un boîtier bien mieux refroidi que ne l'est notre système de test qui représente un refroidissement moyen.


Nuisances sonores
Nous plaçons les cartes dans un boîtier Cooler Master RC-690 II Advanced et mesurons le bruit d'une part au repos et d'autre part en charge sous le test1 de 3DMark11. Un SSD est utilisé et tous les ventilateurs du boîtier ainsi que celui du CPU sont coupés pour la mesure. Le sonomètre est placé à 60cm du boîtier fermé et le niveau de bruit ambiant se situe à moins de 20 dBA, ce qui est la limite de sensibilité pour laquelle il est certifié et calibré.

Le radiateur du système de watercooling est placé sur la face arrière du boîtier, en haut, position recommandée par AMD. Il remplace alors l'un des ventilateurs classiques de 120mm et est bien entendu placé en expulsion.


En charge, la Radeon R9 295X2 s'en tire très bien. Sans être silencieuse, la carte n'est pas beaucoup plus bruyante qu'une GeForce GTX 780 Ti alors qu'elle dissipe plus de 500W.

Il est intéressant d'observer qu'en multi-GPU et en charge, l'avantage des GTX 780 Ti sur les Radeon 290X au niveau des nuisances sonores disparaît.

Au repos, les GeForce restent les plus silencieuses, malgré le fait que leurs 2 ventilateurs restent en action, alors que la Radeon R9 295X2 est loin d'être discrète. Il s'agit d'un des compromis de ce type de systèmes de watercooling intégrés. Cet effet est probablement accentué par un ventilateur de mauvaise qualité. Le bruit des pompes se fait également entendre au repos, même si son influence sur la pression sonore mesurée reste limité. Ce bruit est similaire au coil whine mais constant et pourra en agacer certains.

Une fois le radiateur équipé du ventilateur Noctua, les nuisances sonores baissent significativement, mais le GPU est en fait moins bien refroidi ce qui en pratique n'impacte pas la température puisque la limite à ce niveau est atteinte. C'est donc la fréquence GPU qui est réduite pour compenser. Pour les GPU1/2, nous passons de +/- 950/850 MHz à +/- 890/750 MHz. Le ventilateur d'origine est donc relativement performant, à défaut d'autoriser le silence au repos.


Températures
Toujours placées dans le même boîtier, nous avons relevé la température du GPU rapportée par la sonde interne :


La Radeon R9 295X2 est très bien refroidie, tant au repos qu'en charge. Il faut dire que la température limite de 75 °C, à partir de laquelle la fréquence GPU peut être abaissée jusqu'à 300 MHz, fait que le GPU ne dépassera jamais 74 °C.

Quand le ventilateur est éteint au repos, débranché dans notre cas, la température GPU reste similaire à celle des Radeon R9 290X. Compte tenu de la nette baisse des nuisances sonores il aurait donc été bon qu'Asetek éteigne le ventilateur sous une certaine température ou qu'AMD se donne la peine de détourner le signal du bloc Asetek pour éteindre automatiquement le ventilateur quand le GPU est au repos.


Page 6 - Thermographie infrarouge

Thermographiques infrarouge
Voici ce que tout cela donne à travers l'imagerie thermique :


Radeon R9 290X de référence – Quiet
Radeon R9 290X de référence – Uber
Radeon R9 290X CFX de référence – Quiet
Radeon R9 290X CFX de référence – Uber
Radeon R9 295X2 de référence
Radeon HD 7990 de référence
GeForce GTX 690 de référence
GeForce GTX 780 Ti SLI de référence
GeForce GTX 780 Ti SLI de référence – 'Uber' 106%/95°C
GeForce GTX 780 Ti de référence
GeForce GTX 780 Ti de référence – 'Uber' 106%/95°C
  [ Système ]  [ Carte graphique ]
  [ Système ]  [ Carte graphique ]
  [ Système ]  [ Cartes graphiques ]
  [ Système ]  [ Cartes graphiques ]
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  [ Système ]  [ Carte graphique ]
  [ Système ]  [ Carte graphique ]

Au niveau des systèmes, nous pouvons observer que la Radeon R9 295X2 entraîne une chauffe bien plus réduite que les cartes bi-GPU précédentes, ce qui est logique puisque ces dernières n'expulsaient qu'une partie de l'air chaud en dehors du boitier. Vous pourrez observer que le câble d'alimentation chauffe par contre plus que sur des cartes moins gourmandes, notamment au niveau du connecteur en sortie de l'alimentation (56 °C).Notez que nous avons malencontreusement oublié de prendre le cliché "système" de la GTX 780 Ti en mode 'Uber'.

Au niveau des cartes graphiques, l'étage d'alimentation de la Radeon R925X2 atteint 100 °C, ce qui explique pourquoi il dispose d'un ventilateur dédié.


Page 7 - Protocole de test

Protocole de test
Pour ce test, nous avons repris les 10 jeux utilisés précédemment. Tous ces jeux sont testés avec leur dernier patch au 07/04/2014, la plupart étant maintenus à jour via Steam/Origin/Uplay.

Nous nous sommes concentrés sur la résolution 4K/UHD, soit du 3840x2160, la plus apte à trouver de l'intérêt dans une solution graphique telle que la Radeon R9 295X2. Nous avons opté pour un niveau de qualité élevé à très élevé suivant les jeux, de manière à obtenir au moins 60 fps sur cette dernière.

Pour rappel, nous n'affichons plus les décimales dans les résultats de performances dans les jeux pour rendre les graphiques plus lisibles. Ces décimales sont néanmoins bien notées et prises en compte pour le calcul de l'indice. Si vous êtes observateur vous remarquerez que c'est également le cas pour la taille des barres dans les graphes.

Toutes les cartes ont été testées ou retestées avec les pilotes Catalyst 14.4beta V1.6 et GeForce 337.50 beta. Nous avons forcé l'activation du PCI Express 3.0 sur la plateforme X79 pour les GeForce.

La résolution 4K/UHD est en quelque sorte émulée à travers du multi-écran. Du point de vue du ou des GPU il s'agit de 2 écrans en 1920x2160 qui forment une seule grande surface, mais tout cela est masqué par les pilotes… jusqu'à ce qu'un bug survienne. Sur Radeon il nous est arrivé plusieurs fois qu'une moitié de l'écran ne soit plus affiché en revenant sur le bureau Windows, un reboot était alors nécessaire. Toujours sur Radeon, plusieurs jeux ont également posé problème mais étrangement cela n'a pas affecté les systèmes CrossFire X à base de 2 cartes mais uniquement la Radeon R9 2995X2. Far Cry 3, Tomb Raider et Hitman n'étaient pas affichés correctement.

Dans le cas de Far Cry 3, seule la position du HUD était affectée, mais dans les 2 autres cas, le personnage se retrouvait centré par rapport à la partie gauche de l'écran et non par rapport à la grande surface. Etant donné que tous nos benchmarks se font manuellement via Fraps, nous avons pu décaler légèrement le personnage et effectuer le même parcours avec un impact insignifiant sur les performances, la charge pour le GPU n'étant pas affectée. En pratique ces 2 jeux sont cependant injouables en l'état.

En plus de mesurer les performances, nous avons cherché à qualifier la fluidité en terme de ressenti pour la Radeon R9 295X2 ainsi que pour les GeForce GTX 780 Ti en SLI, avec et sans synchronisation verticale.

Comme pour nos précédents tests, nous faisons en sorte de tester les différentes solutions en prenant en compte leur système de gestion de la consommation/fréquence/température de manière à vous proposer des résultats pertinents. Avant chaque mesure de performances, nous avons donc pris le temps de laisser toute les solutions atteindre leur température/fréquence de croisière, ce qui se fait au bout de quelques minutes pour les cartes refroidies par air, mais peut prendre 15-20 minutes pour la Radeon R9 295X2.

En pratique, cette dernière arrive tout juste à maintenir sa fréquence maximale dans la plupart des jeux (GPU2 à 70-73 °C, baisse à partir de 74 °C). Nous avons observé une baisse dans Anno (970/950 MHz), Crysis 3 (1010/990 MHz), Far Cry 3 (1010/1010 MHz) et Batman AO (1010/960 MHz).

Les GeForce GTX 780 Ti en SLI tombent rapidement à leur fréquence de base dans la plupart des jeux, soit 876 MHz. Il est intéressant d'observer que la réduction de leur fréquence est synchrone, elle baisse de manière identique sur les 2 GPU, contrairement aux Radeon ou aux GeForce de la série 600.

En CFX, les Radeon R9 290X moyennes issues du commerce ont tendance à chuter nettement et fonctionnent souvent à leur fréquence de base, 727 MHz, au tout juste au-dessus, contrairement aux Radeon R9 290X finement triées par AMD qui arrivent à se maintenir bien plus haut. Dans notre cas, la Radeon R9 290X issue de commerce était la carte 1 et la Radeon R9 290X fournie par AMD la carte 2. Compte tenu du mode de rendu alterné utilisé en multi-GPU, les performances sont similaires à celles qui auraient été obtenues avec 2 cartes similaires à celle issue du commerce. Avec 2 cartes fournies par AMD, les résultats seraient bien entendu nettement meilleurs.

Si nous nous sommes contentés de tester les Radeon R9 290X de référence en mode Quiet, pour le bien de nos oreilles, nous avons par contre intégré un couple de cartes personnalisées. Il s'agit de R9 290X OC de Gigabyte capables, dans un système bien ventilé ou sur un banc de test, de maintenir leur fréquence maximale de 1040 MHz en permanence ou presque (Anno est l'exception avec 1030 MHz pour le GPU1).


Configuration de test
Intel Core i7 3960X (HT off, Turbo 1/2/3/4/6 cores: 4 GHz)
Asus P9X79 WS
8 Go DDR3 2133 Corsair
Windows 7 64 bits
Pilotes GeForce 337.50 beta WHQL
Catalyst 14.4beta





Page 8 - Coût CPU : AMD vs Nvidia

Coût CPU : AMD vs Nvidia
Afin de vérifier si les pilotes GeForce sont effectivement plus efficaces que les pilotes Catalyst sur le plan du coût CPU des commandes de rendu, nous avons testées la Radeon R9 295X2 ainsi que les GeForce GTX 780 Ti SLI en 1920x1080, avec les mêmes options graphiques que celles retenues pour les tests en 4K/UHD. Voici ce que cela donne :


Nvidia dispose bel et bien d'un avantage sur AMD avec des performances, lorsque le CPU devient au moins en partie le facteur limitant. Cet avantage varie entre 1% dans Tomb Raider et 32% dans Splinter Cell Blacklist, avec une moyenne de 14%.

A noter que nous avons mis à jour nos résultats suite à un bug de GRID 2 lorsqu'une Radeon est installée et que la dll nvapi est chargée par le système, ce qui faisait exploser le coût CPU pour les solutions bi-GPU d'AMD et limitait ainsi leurs performances.


Page 9 - Benchmark : Anno 2070

Anno 2070

Anno 2070 reprend une évolution du moteur d'Anno 1404 qui intègre un support de DirectX 11.

Nous utilisons le mode de qualité très élevée du jeu et effectuons un déplacement sur une carte en mesurant les performances avec Fraps.


Dans Anno 2070, c'est avant tout la puissance de calcul qui compte et les GPU sont mis à rude épreuve par rapport à leurs limites de consommation ou de température. Les Radeon ont généralement l'avantage dans ce jeu et la R9 295X2 n'a aucune peine à se démarquer du SLI de GTX 780 Ti. A noter l'écart important entre les systèmes bi-GPU à base d'Hawaii suivant qu'ils arrivent à maintenir ou pas une plus haute fréquence.

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : tearing important, petites saccades
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : petits à-coups de temps en temps
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : tearing important, grosses saccades
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : à-coups réguliers, manque de fluidité globale


Page 10 - Benchmark : Batman Arkham Origins

Batman Arkham Origins

Dernier opus de la série, Batman Arkham Origins est toujours basé sur l'Unreal Engine 3 mais pousse un petit peu plus loin les effets graphiques dont certains ont été implémentés sur PC en collaboration avec Nvidia. C'est le cas du TXAA et d'effets GPU PhysX réservés aux GeForce (il n'est plus possible d'activer une version CPU de tous ces effets), mais également de l'occlusion ambiante de type HBAO+, d'un effet de Depth of Field plus évolué (NVDOF), d'ombres adoucies (PCSS) et de la tessellation (pour la cape et la neige) qui sont utilisables sur tous les GPU DirectX 11.

Nous utilisons le mode de qualité maximale du jeu, avec du FXAA. Nous relevons les performances avec Fraps, sur un parcours bien défini. Le jeu est maintenu à jour via Steam.


Dans Batman, la puissance de texturing et la bande passante mémoire prennent plus d'importance. Cette fois c'est Nvidia qui dispose d'une avance significative.

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : léger tearing
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : fluidité excellente
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : léger tearing
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : fluidité excellente


Page 11 - Benchmark : Battlefield 4

Battlefield 4

Battlefield 4 repose sur le moteur Frostbite 3, une évolution de la version 2 présente dans Battlefield 3. La base du rendu reste très proche (rendu différé, calcul de l'éclairage via compute shaders) et les évolutions visibles sont mineures, DICE ayant principalement optimisé son moteur pour les consoles de nouvelle génération. Parmi les petites nouveautés, citons un support plus avancé de la tessellation et une amélioration du module "destruction" du moteur.

Sur PC, un mode Mantle spécifique aux Radeon et qui permet de réduire le coût CPU du rendu est proposé mais nous ne l'avons pas utilisé pour ce test. Pour rappel, il s'agit d'une API propriétaire de plus bas niveau dédiée aux Radeon HD 7000 et supérieures, qui a été développée par AMD et DICE.

Nous testons le mode Ultra mais sans MSAA et relevons les performances avec Fraps, sur un parcours bien défini. Le jeu est maintenu à jour via Origin.


Alors que la Radeon R9 290X en mode Quiet reste largement derrière la GeForce GTX 780 Ti, la R9 295X2 est capable de maintenir une fréquence maximale, de quoi dépasser les GeForce en SLI.

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : léger tearing
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : saccades par endroit
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : tearing important, gênant
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : très petites saccades par endroit


Page 12 - Benchmark : Crysis 3

Crysis 3

Crysis 3 reprend le même moteur que Crysis 2 : le CryEngine 3. Ce dernier profite cependant de quelques petites évolutions telles qu'un support plus avancé de l'antialiasing : FXAA, MSAA et TXAA sont au programme, tout comme un nouveau mode appelé SMAA.

Ce dernier est une évolution du MLAA qui permet, optionnellement, de prendre en compte des données de type sous-pixels soit à travers la combinaison avec du MSAA 2x, soit avec une composante temporelle calculée à partir de l'image précédente. Le SMAA 1x est la simple évolution du MLAA, le SMAA 2tx utilise une composante temporelle et le SMAA 4x y ajoute le MSAA 2x. Notez qu'il ne faut pas confondre le SMAA 2tx proposé en mono-GPU avec le SMAA 2x proposé en multi-GPU, ce dernier utilisant du MSAA 2x sans composante temporelle.

Nous mesurons les performances avec Fraps et le jeu est maintenu à jour via Origin.


Dans ce jeu très gourmand et où les fréquences ont tendance à baisser, les GeForce s'en sortent en général un petit peu mieux que les Radeon, excepté en très haute résolution comme c'est le cas ici avec des performances similaires pour la R9 290X Quiet que pour la GTX 780 Ti. Une fois encore, en maintenant sa fréquence à un niveau presque maximal, la R9 295X2 se démarque du système SLI.

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : léger tearing
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : très petites saccades
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : léger tearing, petites saccades
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : petites saccades


Page 13 - Benchmark : Far Cry 3

Far Cry 3

Far Cry 3 est relativement lourd, notamment à travers les effets d'occultation ambiante, de filtrage des surfaces alpha et bien entendu à travers la MSAA 4x ou 2x.Pour mesurer les performances, nous activons le HDAO et poussons le niveau graphique en mode élevé.

Notez que le SSAO, moins gourmand, propose un rendu immonde, alors que le HBAO produisait des artefacts par endroit avant le patch 1.5 et, même une fois corrigé, affiche un résultat qui se rapproche du SSAO, inférieur au HDAO. Le HBAO ayant été développé à l'origine par Nvidia alors que le HDAO l'a été par AMD, certains testeurs, incités dans ce sens par Nvidia, préfèrent comparer les GeForce avec HBAO aux Radeon avec HDAO. Nous estimons cependant que cette approche n'est pas correcte, le HBAO étant moins gourmand et offrant un résultat inférieur, tout du moins dans ce jeu.

Nous utilisons Fraps sur un parcours bien défini.


En multi-GPU, les Radeon ont un net avantage sur les GeForce en termes de performances. Mais la fluidité est-elle au rendez-vous avec ce moteur particulièrement difficile sur ce point ? Pas vraiment…

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : tearing, à-coups par endroits
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : très gros à-coups
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : tearing, gros à-coups, cadencement irrégulier ?
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : à-coups qui impactent la fluidité


Page 14 - Benchmark : GRID 2

GRID 2

Dernier né chez Codemaster, GRID 2 reprend une évolution légère du moteur DirectX 11 maison exploité par DiRT Showdown. Pour rappel, en partenariat avec AMD, les développeurs avaient mis en place un éclairage avancé qui prend en compte de nombreuses sources de lumière directes et indirectes ainsi qu'une approximation du rendu de type illumination globale. Ces techniques sont toujours exploitées, même si le partenaire principal de Codemaster est cette fois Intel qui a aidé à la mise en place d'optimisations spécifiques aux GPU intégrés à Haswell.

Pour mesurer les performances, nous poussons toutes les options graphiques à leur maximum, à l'exception de l'adoucissement de l'effet d'occlusion ambiante. Nous utilisons Fraps sur l'environnement de Barcelone, le plus lourd dans le jeu.


Dans ce jeu, les Radeon ont un net avantage en multi-GPU, tout du moins quand elles sont capables de maintenir leur fréquence maximale.

A noter que nous avons mis à jour nos résultats suite à un bug de GRID 2 lorsqu'une Radeon est installée et que la dll nvapi est chargée par le système, ce qui faisait exploser le coût CPU pour les solutions bi-GPU d'AMD et limitait ainsi leurs performances.


Page 15 - Benchmark : Hitman Absolution

Hitman Absolution

Hitman Absolution utilise un moteur plutôt lourd et qui manque probablement d'optimisations. La charge CPU est par ailleurs relativement élevée dans certaines scènes dans lesquelles une foule importante peut être animée. Différents effets DirectX 11 ont été intégrés avec la coopération d'AMD.

Pour mesurer les performances, nous poussons les options graphiques au niveau ultra et utilisons fraps dans le jeu.


Une fois de plus, la Radeon R9 295X2 se démarque en maintenant une fréquence GPU très élevée.

A noter que même avec 4 Go par GPU, si nous activons le MSAA 8X, les Radeon en multi-GPU se retrouvent en manque de mémoire vidéo, raison pour laquelle nous nous sommes contentés du MSAA 4x. La GeForce GTX 690, avec seulement 2 Go par GPU est ici larguée pour la même raison, comme c'est d'ailleurs le cas dans de nombreux jeux.

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : léger tearing
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : léger lag
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : léger tearing
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : petites saccades par endroit


Page 16 - Benchmark : Metro Last Light

Metro Last Light

Tout comme Metro 2033, sa suite Last Light développée par 4A Games est très gourmande. Elle repose sur une petite évolution du moteur DirectX 11 maison, le 4A Engine, ainsi que sur des environnements et éclairages plus riches. Le jeu pousse par ailleurs plus loin l'utilisation de la tessellation, mise en place en collaboration avec Nvidia, autant sur les personnages que sur les objets ou les sols, même si dans bien des cas la différence n'est cependant pas transcendante.

Au niveau de l'antialiasing, le 4A Engine support l'AAA, un algorithme maison similaire au FXAA/MLAA/SMAA, ainsi que le SSAA extrêmement gourmand en mode 2x, 3x et 4x. Un mode 0.5x est également proposé et consiste alors à rendre le jeu dans une résolution inférieur qui est par la suite étendue.

Le support de GPU PhysX est toujours de la partie. A ne pas confondre avec PhysX, qui gère globalement la physique au niveau du CPU, il s'agit d'effets accélérés par le GPU à travers une librairie propriétaire de Nvidia, ce qui implique qu'ils ne peuvent pas être accélérés sur une Radeon. Ils sont alors traités par le CPU, d'une manière non-optimisée, ce qui rend leur utilisation difficile en pratique.

Nous avons testé le jeu via Fraps sur un parcours bien défini. Nous avons dû faire l'impasse sur le SSAA, bien trop gourmand et nous contenter du mode de qualité normale mais en poussant le niveau de tessellation sur très élevé.


Les GeForce s'en sortent mieux que les Radeon dans ce jeu mais la R9 295X2 permet de revenir au même niveau que les GTX 780 Ti en SLI.

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : léger tearing
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : fluidité excellente
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : léger tearing
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : fluidité excellente


Page 17 - Benchmark : Splinter Cell Blacklist

Splinter Cell Blacklist
Basé sur le LEAD engine, une version retravaillée en interne de l'Unreal Engine 2.5, Splinter Cell Blacklist profite pour la version PC d'effets graphiques supplémentaires mis en place en collaboration avec Nvidia tels que le HBAO+, la tessellation ou encore le TXAA.

Notez au niveau de l'occlusion ambiante que le jeu propose de nombreuses options dont les plus avancées représentent l'effet le plus lourd du jeu.

Nous mesurons les performances avec Fraps sur un parcours bien défini et le jeu est maintenu à jour via Uplay.


Alors que les GeForce s'en tirent bien en mono-GPU, en multi-GPU leurs performances progressent très peu, ce qui permet aux Radeon de prendre une avance considérable. Malgré ce bon niveau de performances, la fluidité n'est cependant pas plus au rendez-vous que du côté des GeForce.

Coïncidence ou pas, il se trouve que ce sont les 2 jeux que nous devons lancer avec Uplay qui posent le plus de problèmes de fluidité, raison de plus de ne pas aimer cette application aussi agaçante que possible.

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : léger tearing, à-coups gênants
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : à-coups gênants
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : léger tearing, à-coups, chute de performances en mouvement
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : à-coups et baisse de performances en mouvement


Page 18 - Benchmark : Tomb Raider

Tomb Raider

Tomb Raider a été l'une des meilleures surprises de 2013. Le rendu graphique est plutôt réussi, AMD ayant collaboré avec les développeurs pour s'assurer d'une version PC de bon niveau. C'est particulièrement le cas pour TressFX, l'option de rendu avancé des cheveux de Lara qui apporte une bonne dose de réalisme.

Nous avons testé Tomb Raider en mode de qualité Ultime qui inclut l'effet TressFX. Nous avons mesuré les performances avec Fraps, sans utiliser le bench intégré qui correspond plus aux cinématiques qu'aux scènes de jeu classiques.


La Radeon R9 295X2 profite une fois de plus du maintien d'une fréquence GPU très élevée pour prendre l'avantage sur les GTX 780 Ti en SLI

Et la fluidité ?
Voici notre impression :

Radeon R9 295X2 V-Sync OFF : tearing gênant
Radeon R9 295X2 V-Sync ON : fluidité excellente
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync OFF : léger tearing
GeForce GTX 780 Ti SLI V-Sync ON : petit lag ou petits ralentissements (triple/double buffering)


Page 19 - Récapitulatif des performances

Récapitulatif
Bien que les résultats de chaque jeu aient tous un intérêt, nous avons calculé un indice de performances en nous basant sur l'ensemble de résultats et en attachant une importance particulière à donner le même poids à chacun des jeux.

Nous avons attribué un indice de 100 à la Radeon R9 290X Quiet :


En moyenne, le passage au CrossFire X en double GPU permet de gagner 69% de performances pour les Radeon R9 290X, un gain en partie limité par une fréquence GPU qui a tendance à être réduite bien plus qu'en mono-carte.

En maintenant des fréquences GPU proche du niveau maximal, la Radeon R9 295X2 prend une avance importante. Cette avance aurait été plus réduite si les Radeon R9 290X avaient été testées en mode Uber, mais les nuisances sonores auraient été insupportables. Pour obtenir un niveau de performances élevé avec 2 Radeon R9 290X, il faut passer par des cartes partenaires, telles que celles de Gigabyte, mais il faut alors prévoir un boîtier très bien ventilé.

Par rapport à la concurrence, la Radeon R9 295X2 devance les GeForce GTX 780 SLI de près de 20%, une avance qui serait à peu près nulle si ces dernières avaient été des cartes partenaires capables de maintenir leur fréquence maximale, encore une fois à condition de disposer d'un boîtier très bien ventilé.

La comparaison avec la Radeon HD 7990 met en évidence l'avantage d'avoir recours au refroidissement liquide. Alors que la Radeon 290X (Uber) progressait d'un peu plus de 30% par rapport à la Radeon HD 7970 GHz Edition, la R9 295X2 progresse de 50% par rapport à la HD 7990.

A noter que les 2 Go de mémoire sont clairement devenus handicapants pour la GTX 690 lorsqu'il s'agit de jouer en 4K, surtout quand le MSAA est de la partie.

Pour traiter la question de la fluidité, nous avons repris la même formule que pour nos analyses similaires dans le cadre du multi-GPU en notant notre ressenti et en lui attribuant une couleur. L'approche n'a rien de scientifique et est totalement subjective mais nous permet de vous présenter un récapitulatif de nos impressions.



Voici ce que nous avons observé pour la Radeon R9 295X2 et pour les GeForce GTX 780 Ti en SLI :


Même si le résultat n'est pas parfait, l'avantage est globalement à la Radeon R9 295X2, qui profite entre autre d'un niveau de performances plus élevé.

La Radeon R9 295X2 ou les systèmes multi-cartes à base de R9 290X, ne souffrent d'aucun problème particulier de régularité de la cadence d'affichage. Nous sommes donc loin des résultats désastreux de la Radeon HD 7990 à son lancement.

Nous avons cependant l'impression que les mécanismes d'optimisation de la régularité du cadencement, en général particulièrement efficaces chez Nvidia, éprouvent plus de difficulté en très hautes résolutions, ce qui pourrait être lié au fait que le transfert entre GPU d'une image 4K prend plus de temps.

Anno 2070, Far Cry 3 et Splinter Cell Blacklist sont les jeux qui posent le plus de problèmes en multi-GPU et en 4K.


Page 20 - Conclusion

Conclusion
Passer au refroidissement liquide était-il un choix judicieux pour AMD ? Au vu des résultats de la Radeon R9 295X2, nous ne pouvons que répondre par la positive. Le désastre d'une nouvelle explosion des nuisances sonores a été évité, mieux elles sont plutôt bien limitées en charge au vu du nouveau record établi sur le plan de la consommation avec près de 550W au compteur. Sans refroidissement liquide, AMD aurait dû limiter cette consommation et sacrifier une partie significative des performances de son nouveau vaisseau amiral. En l'état il est capable de devancer assez facilement les GeForce GTX 780 Ti en SLI, plaçant de fait la barre très haut pour la GeForce GTX Titan Z.

Nous aurions cependant apprécié qu'AMD passe un peu plus de temps à peaufiner l'intégration du système de refroidissement conçu par Asetek, notamment pour améliorer le comportement de sa carte lorsqu'elle est au repos, mode dans lequel elle manque de discrétion. En pratique le système Asetek semble avoir été exploité tel quel avec un effort de personnalisation minimal. Si AMD ne peut pas faire grand-chose face au bruit des pompes, l'un des compromis du refroidissement liquide, d'autres points auraient pu être améliorés. Ainsi, la possibilité d'éteindre le ventilateur du radiateur, ou tout du moins de réduire nettement sa vitesse aurait été très bénéfique, la Radeon R9 295X2 souffrant de nuisances sonores aussi élevées qu'inutiles au repos. AMD aurait d'ailleurs pu se donner la peine d'intégrer un ventilateur de qualité supérieure, plus en accord avec le niveau de prix visé.


A plus de 1300€, la Radeon R9 295X2 n'est évidemment pas une solution raisonnable, destinée à tous. Ce monstre de plus de 500W est une carte graphique de luxe, une vitrine technologique qui ne vise qu'une poignée de joueurs fortunés ou d'afficionados de crypto-monnaies à la recherche d'une solution plus dense, le seul avantage de cette solution pour ces derniers.

La Radeon R9 295X2 affiche un niveau de performances qui permet de profiter de la résolution 4K/UHD avec un niveau de qualité décent, même dans les jeux les plus gourmands, tout du moins si ceux-ci ne posent pas de problème de fluidité. Au passage, il n'est pas forcément nécessaire d'avoir un tel niveau de performances pour jouer sur les écrans 4K, qui commencent à arriver en plus grand nombre. Jouer en 2560x1440 interpolé sur un tel écran n'est selon nous pas un souci du tout, même sur un écran 31.5" tel que l'Asus PQ321, d'autant plus que très peu de jeux disposent d'une richesse visuelle capable de profiter d'autant de pixels que la résolution 4K ne le permet. Jouer en 1440p tout en profitant du 4K pour les autres usages est donc tout à fait faisable, et plus raisonnable.

Par ailleurs, si obtenir un tel niveau de performances vous est nécessaire, le choix de la raison sera plutôt d'opter pour 2 Radeon R9 290X personnalisées, voire même pour 2 "simples" Radeon R9 290, l'écart étant réduit entre ces cartes. Pour 750€ "seulement", vous profiterez alors d'un système dont les performances seront très proches de celles d'une Radeon R9 295X2, certes à condition de disposer d'un boîtier très bien ventilé.

Au final, AMD semble enfin être parvenu à mettre au point une vraie solution ultra haut de gamme, totalement dans la démesure mais plus que crédible face à ce que s'apprête à proposer son concurrent Nvidia avec la GeForce GTX Titan Z. Plus rapide en calculs double précision sur le papier, cette dernière sera par contre hors de prix et risque d'avoir du mal à reprendre la couronne de la carte graphique la plus performante en jeux du fait de son refroidissement plus classique.


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