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IDF 2010 : Atom et Sandy Bridge à l'honneur
Divers
Publié le Mardi 5 Octobre 2010 par Damien Triolet

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Page 1 - Intel, solution provider



Le mois de septembre est, comme chaque année, l’occasion de nous rendre à San Francisco pour assister à l’Intel Developer Forum, ou IDF, l’évènement principal en terme de communication pour le premier fabricant de microprocesseurs. C’est bien entendu l’occasion d’en apprendre plus sur les produits en approche mais également sur ce qui nous attend dans le futur. Voici ce que nous en avons retenu...



Intel, solution provider
Si Intel a longuement abordé Sandy Bridge, l’écosystème Atom et sa vision future de l’intégration de l’informatique dans nos vies, soit le court et le long terme, le moyen terme a été complètement laissé de côté. Nous n’avons ainsi strictement rien appris sur l’ensemble de la génération 22 nanomètre, qu’il s’agisse du procédé de fabrication en lui-même, d’Ivy Bridge, le « tock » de Sandy Bridge, ou encore de Knights Corner, l’évolution HPC du projet Larrabee dont le pan graphique a été mis au placard, pour un temps tout du moins.

Il y a probablement un ensemble de raisons à cela. Intel se veut relativement prudent par rapport à la concurrence qui pourrait se montrer plus dangereuse à l’avenir avec enfin une nouvelle architecture CPU chez AMD, la progression de l’écosystème CUDA dans le HPC et une consolidation au niveau des fonderies qui pourrait à terme menacer sa domination actuelle dans la maîtrise des nouveaux procédés de fabrication. Intel préfère donc éviter de donner trop d’informations à la concurrence sur ses futurs produits ainsi que sur leur avancement.

Le géant doit également toujours avoir un goût amer en bouche après avoir dû ravaler sa fierté et annoncer l’abandon du projet Larrabee voué à concurrencer les GPUs sur le plan graphique. Un échec public que les dirigeants d’Intel préfèrent sans aucun doute éviter à l’avenir ! Ajoutez à cela l’absence depuis quelques mois, pour problèmes de santé, de Sean Maloney, co-General Manager de l’Intel Architecture Group, qui regroupe l’ensemble des produits de la marque, et vous obtenez un climat peu propice au levé de voile sur de futurs produits.


Paul Otellini, CEO d’Intel et David Perlmutter, actuel co-General Manager de l’IAG et son successeur potentiel.

Enfin, une autre raison est probablement liée au fait qu’Intel est en mutation continuelle depuis quelques années. Lors de cet IDF, Paul Otellini a ainsi insisté sur le fait qu’Intel n’était plus simplement un fabricant de microprocesseurs mais était devenu un fournisseur de solution. Intel entend ainsi fournir une plateforme, voire un écosystème complet, pour chaque application type de l’informatique. Les rachats de Wind River et de McAfee s’inscrivent bien évidemment dans cette optique.

Cette stratégie permet de répondre à l’arrivée massive de périphériques « intelligents » et connectés, Intel parle d’un nombre de 31 milliards à l’horizon 2020, mais également à la transformation progressive du CPU en commodité pour une part grandissante d’utilisateurs. Il est donc important pour Intel de cerner les usages futurs, voire de les inspirer, pour que ses produits gardent de la valeur et puissent continuer à trouver un public toujours plus large. Une évolution qui a tendance à mettre de plus en plus en avant la plateforme par rapport à la technologie qui la rend possible.


Page 2 - Atom : de nouveaux SoCs

Atom : de nouveaux SoCs
Si nous n’en avons pas appris plus sur les futures Atom Saltwell de la génération 32nm, Intel a annoncé de nouvelles déclinaisons de son architecture actuelle, Bonnell, fabriquée en 45nm. Alors qu’au départ l’Atom a été utilisé par Intel pour proposer des PCs bon marché, les netbooks et autres nettops, il est voué à prendre de plus en plus d’importance et à s’attaquer à d’autres marchés. Pour cela, Intel a annoncé de nouvelle déclinaisons de type SoC (Systen on Chip), illustrant au passage sa stratégie de fournisseur de solution.



Atom CE4200
L’Atom CE4200 va succéder à l’actuel Atom CE4100. Ces Atom CE, pour Consumer Electronics, sont destinés à être intégrés dans les TV et autres box multimédias.


L’Atom CE4200, connu sous le nom de code Groveland, conserve le même cœur d’exécution que son prédécesseur, à savoir un Atom 45nm cadencé à 1.2 GHz. C’est donc autour de celui-ci que prennent place diverses petites améliorations. Son core graphique PowerVR reste similaire mais il dispose d’un moteur d’encodage plus avancé et est capable de prendre en charge jusqu’à 8 flux vidéo HD contre 2 pour le CE4100. Intel annonce par ailleurs avoir amélioré la gestion de la consommation, sans en dire plus cependant. Les designs basés sur le CE4100 devraient pouvoir migrer relativement facilement vers le CE4200.


Atom E600
L’Atom E600, précédemment connu sous le nom de code Tunnel Creek, est une variante polyvalente du cœur Atom dédiée à l’embarqué. Pour pouvoir s’associer facilement à différent types de composants compagnons, Intel a abandonné les bus FSB et DMI au profit d’un bus PCI Express 1x standard. Ainsi, si Intel propose son southbridge EG207 dédié à l’Atom E600, STMicroelectronics, Realtek et OKI Semiconductor sont également sur le coup. D’autres composants compatibles devraient par ailleurs arriver assez vite compte tenu de la multitude d’utilisations possibles pour cet Atom.


L’Atom E600 est disponible aux fréquences de 0.6, 1.0, 1.3 et 1.6 GHz ainsi qu’en versions commerciales et industrielles, ces dernières garantissant un bon fonctionnement avec des températures plus extrêmes, de -40 à 85 °C.



Atom Stellarton
Prévu pour la seconde moitié de 2011, l’Atom Stellerton est un Atom E600 plutôt spécial puisqu’il intègre, dans son packaging, un module FPGA d’Altera. Ce module programmable permettra en quelque sorte, dans un packaging minimaliste, d’associer l’Atom E600 à un composant compagnon personnalisé sans devoir concevoir ce dernier. Une solution qui prend tout son intérêt lorsque les volumes sont faibles.



Reste qu’Intel n’a donné aucun détail sur le type de module FPGA utilisé, et donc sur ses capacités. Il en va de même pour le prix qui reste inconnu mais devrait être nettement moins minimaliste que le core Atom !


Atom Z600
Début 2011, Intel proposera une variante de l’Atom Z600 : Oak Trail. La version actuelle, Moorestown, ne supporte pas Windows 7, notamment à cause de l’absence totale du PCI dans le composant, contrairement à Oak Trail qui permettra donc de mettre au point des tablettes en x86 sous Windows 7.


Ces Atoms Z600 sont également prévus pour les smartphones, mais Intel peine à imposer sa solution dans ce secteur qui préfère les solutions basées sur les cores ARM. Un secteur que le géant du x86 semble avoir délaissé volontairement, du moins temporairement, en se séparant de sa division XScale bien avant que l’Atom ne soit prêt à le remplacer et ce sans utiliser agressivement ses nouveaux procédés de fabrication pour y attaquer la concurrence.


Avec Oak Trail, Intel espère voir enfin arriver de nombreux périphériques x86 ultraportables.


Page 3 - Atom : AppUp, TVs

AppUp

Présente en version beta depuis quelques temps, la plateforme en ligne AppUp a profité de l’IDF pour passer en version finale. Pour rappel, elle est destinée, à la manière d’un App Store d’Apple, à mettre en place un écosystème dans lequel les applications conçues et optimisées pour l’Atom vont pouvoir se multiplier.


Pour convaincre les développeurs, Intel multiplie les activités autour d’AppUp et distribue différents prix aux meilleures applications. Le fabricant a également annoncé profiter de sa filiale Havok pour proposer gratuitement un moteur physique aux développeurs enregistrés.

Si certaines grandes enseignes américaines vont installer AppUp sur les netbooks compatibles, les fabricants de ceux-ci semblent encore réticents. L’une des raisons est qu’ils veulent obtenir leur part du gâteau en mettant en place leur propre plateforme comme va le faire Asus sous peu.




L’Atom à la TV
Lors de cet IDF, Intel a fortement mis en avant les « smart TV », ces téléviseurs qui profitent d’un accès à Internet pour proposer une expérience plus riche. De nombreuses box multimédias et même quelques TVs équipées directement d’un Atom CE4100 s’apprêtent en effet à débarquer sur le marché. Si Google TV semble avoir pris une petite avance, Windows 7 Embedded et MeeGo TV sont également de la partie.


Google TV repose actuellement sur l’Atom CE4100.

Les démonstrations actuelles n’allant pas beaucoup plus loin que du « simple » media-center ou de l’affichage de la météo, il faudra attendre les produits finis pour juger de l’intérêt réel de ces solutions ainsi que de leur fiabilité.

En attendant, Intel n’était pas peu fier d’exposer la Boxee Box de D-Link qui vient de laisser tomber la puce Tegra 2 au profit de l’Atom CE4100, en expliquant que la solution de Nvidia ne tenait pas ses promesses au niveau des performances en vidéo HD… Un coup de massue pour Nvidia qui mettait justement en avant les capacités vidéo de sa solution.


La Boxee Box de D-Link.


Page 4 - Sandy Bridge : les cores, le cache

Sandy Bridge : les cores

Après le retard de 2 ans pris par AMD sur l’intégration du CPU et du GPU, c’est finalement Intel qui devrait être le premier à commercialiser un tel produit avec Sandy Bridge. Pour rappel, les Core i3/i5 actuels n’ont fait que placer le CPU et le northbridge dans le même packaging pour réduire le coût de la plateforme. Avec Sandy Bridge, l’intégration est réelle et ces deux composants ne font plus qu’un, ce qui permet de nombreuses optimisations tant sur le plan des performances que de la consommation.


Sandy Bridge marque également l’arrivée d’une nouvelle génération de cores CPUs qui profitent de petites améliorations à de nombreux niveaux, ce qu’Intel a détaillé lors de cet IDF, en plus d’apporter un nouveau jeu d’instruction : AVX. Plus précisément, la plupart des modifications architecturales sont liées à AVX et ont été mises en place pour rendre celui-ci efficace. L’aspect consommation est également au centre de tout cela, Intel ayant pour objectif que chaque amélioration augmente le rapport performances/watts.


Pour rappel, l’AVX est un nouveau jeu d’instruction vectoriel 256 bits qui permet donc, avec une implémentation idéale, de doubler la puissance de calcul par rapport au SSE 128 bits. Pour cette première implémentation, Intel a fait en sorte de pouvoir exécuter les opérations vectorielles flottantes 256 bits à pleine vitesse, les opérations AVX sur les entiers étant pour leur part découpées en 2 opérations de 128 bits. Pour alimenter ces unités de calcul flottantes de 256 bits, sans faire exploser le coût et la consommation, Intel a réorganisé quelque peu ses unités d’exécution de manière à pouvoir réutiliser une partie (principalement les datapaths) de celles dédiées aux opérations sur les entiers.


Ce n’est pas tout puisque l’architecture actuelle ne peut charger et écrire que 128 bits de données par cycle. Intel a élargi cela et Sandy Bridge est capable de charger 256 bits en plus d’écrire 128 bits. Cette architecture est au final capable d’exécuter, en flottant, une multiplication de 256 bits + une addition de 256 bits + un chargement de 256 bits, soit le double de l’architecture actuelle.

Pour optimiser le fonctionnement Out-of-Order de Sandy Bridge, Intel a opté pour un Physical Register File, tout comme il l’avait fait avec le Pentium 4 et tout comme AMD va le faire avec Bulldozer. Par rapport au Retirement Register File utilisé dans les CPUs Core actuels, le PRF, via un jeu de renommage des registres, permet de garder toutes les données localement et donc d’éviter des déplacements de registres, ce qui est bénéfique pour la consommation et a donné plus de marge de manœuvre à Intel pour élargir la fenêtre d’opérations dans laquelle l’ordre d’exécution peut être optimisé. Celle-ci passe de 128 à 168 uops.


Toujours dans le souci d’alimenter au mieux ce cœur d’exécution, Intel a revu le front end en ajoutant tout d’abord un cache des instructions décodées qui a également l’avantage de réduire la consommation puisque la logique de décodage pourra se reposer plus souvent. Il est question d’un hit rate de 80%, ce qui veut donc dire que la plupart du temps Sandy Bridge pourra débiter plus de uops que Nehalem/Westmere, tout en faisant des économies d’énergie. Enfin, l’unité de prédiction de branchement est annoncée comme ayant été entièrement revue avec un historique plus long et une identification plus fine des branches à conserver.


Sandy Bridge : le cache
Une nouvelle structure de mémoire cache a été mise en place pour pouvoir en faire profiter la partie graphique, mais également pour la rendre plus modulaire. Intel ne parle d’ailleurs plus de cache L3 mais bien de Last Level Cache, puisque du point de vue graphique le cache n’est pas au même niveau que du point de vue des cores CPUs. Cette appellation permet d’éviter toute ambigüité à ce niveau.


Ce LLC est segmenté en morceaux de 2 Mo par core CPU. Un ring bus se charge de connecter tous les segments entre eux ainsi que le contrôleur graphique et le System Agent par lequel l’accès au contrôleur mémoire se fait. Intel précise que ce ring bus a l’avantage de ne pas augmenter la taille du die puisqu’il est câblé par-dessus le LLC. Notez qu’il s’agit en réalité d’un quadruple ring bus : bus de 256 bits pour les données + request bus + acknowledge bus + snoop bus.

Au niveau de son implémentation, vous pouvez remarquer sur le schéma qu’au lieu de mettre en place un ring bus bidirectionnel, Intel le fait passer deux fois par segment de cache et donc par core. La partie graphique dispose également de deux accès au ring bus, mais le Systen Agent se contente d’un seul. Cette architecture permet de limiter la latence de transmission, le chemin le plus court est toujours emprunté, sans avoir recours à la lourdeur d’un bus bidirectionnel. C’est le core graphique qui est situé à l’opposé du contrôleur mémoire puisque en cas de cache miss, il est le moins sensible à la latence des accès en mémoire centrale.


La latence lors de l’accès au LLC pourra varier suivant où l’information se trouve puisque chaque étape dans le ring bus nécessite 1 cycle. Le LLC fonctionne à la même fréquence que les cores de Sandy Bridge, contrairement à l’architecture actuelle.


Page 5 - Sandy Bridge : Turbo, HD Graphics

Sandy Bridge : Turbo
Intel abandonne la notion d’uncore et parle maintenant de System Agent pour représenter grossièrement la logique de contrôle de Sandy Bridge. Le System Agent reprend tous les liens vers l’extérieur (DMI, PCI Express, mémoire), une connexion au ring bus et la Power Control Unit qui se charge de la gestion de l’énergie. Le System Agent dispose d’un domaine propre au niveau des fréquences et de la tension et reste toujours en activité.


Il pilote la fonction Turbo dont la troisième génération intégrée à Sandy Bridge apporte deux évolutions importantes. La première est évidemment de faire profiter de cette technologie à la partie graphique de la même manière qu’aux cores CPUs. Suivant la charge Turbo pourra privilégier un ou plusieurs cores CPUs ou le core graphique.


La seconde évolution est plus complexe. Le nouveau PCU permet à Sandy Bridge de dépasser son TDP et pour cela, Intel introduit la notion d’inertie thermique. D’une manière simplifiée, le TDP est fixé de manière à éviter une surchauffe du CPU dans le système. Cependant, l’augmentation de la température se fait avec une certaine inertie et après quelques temps passé bien en-dessous du TDP, il faut un certain temps pour atteindre les limites qui l’entourent. C’est de ce petit laps de temps qu’Intel va dorénavant profiter en permettant à Sandy Bridge de dépasser brièvement son TDP puisque même dans ce cas le CPU ne va pas se mettre à surchauffer instantanément. En pratique, après quelques temps au repos, lors d’un besoin brusque de puissance Sandy Bridge va donc monter très haut en fréquence pour redescendre progressivement dans les limites du TDP.


Cela n’apportera aucun avantage lors d’une tâche lourde continue, mais nous pouvons imaginer, par exemple, qu’une utilisation de Photoshop qui fait appel au CPU par intermittence pourra profiter de ces petits coups de boost supplémentaires. Une évolution qui s’inscrit clairement dans la démarche HUGI (Hurry Up and Get Idle) d’Intel. Il pourrait également s’agir d’un nouveau paramètre avec lequel les overclockeurs pourront jouer.


Le très charismatique Mooly Eden, General Manager du PC Client Group d’Intel, nous expliquant le fonctionnement du nouveau Turbo.


Sandy Bridge : HD Graphics
Avec Sandy Bridge, Intel annonce fièrement avoir plus que dépassé ses objectifs en termes d’évolution des performances du graphisme intégré. Sandy Bridge va doubler les performances du core graphique intégré qui se place dorénavant au niveau des GPUs d’entrée de gamme actuels d’AMD et de Nvidia. Pour cela Intel n’a pas démultiplié les unités de calcul de son IGP qui restent au nombre de 12 tout comme dans les Core i3/i5. Elles profitent cependant de l’intégration dans le CPU et du 32nm pour monter en fréquence, mais également de Turbo et du cache de dernier niveau dont le pilote graphique peut décider de l’utilisation ou non par flux de données, de manière à ne pas le gaspiller là où il n’apporte pas de gain tangible. Intel indique par exemple qu’il sera utilisé pour l’accès ou l’écriture des textures mais pas pour le flux de vertices.


D’autres améliorations ont été mises en place pour maximiser le rendement des unités de calcul telles que l’augmentation du nombre de registres, un support revu des opérations complexes, un branchement plus performant, le support natif de plus d’instructions ainsi que la mise en place d’unités fixes partout où cela était possible. Intel vise ici l’efficacité et pour cela il n’y a rien de tel que des fonctions fixes performantes et économes en ressources. Il n’est pas question de support de DirectX 11. Bien qu’il soit possible d’ajouter la tessellation au mode de traitement logiciel de la géométrie, qui est toujours d’actualité, Intel nous a précisé ne pas pouvoir contourner l’absence de certains points tels que le support des nouveaux formats de texture. Ce core graphique intègre cependant le support de l’antialiasing pour pouvoir passer à DirectX 10.1. Il supporte également OpenGL 3.1 et, plus intéressant, OpenCL. DirectCompute en version 4.1 est également au menu.


Enfin, les unités fixes se sont multipliées au niveau vidéo pour éviter d’avoir recours aux unités d’exécution principales, plus gourmandes en énergie. Intel annonce une consommation réduite de moitié par rapport à la génération actuelle lors de la lecture de vidéos HD. Ce nouvel HD Graphics semble donc très bien armé au niveau vidéo, tant en décodage qu’en encodage, les démonstrations d’Intel à ce niveau étant concluantes, du même ordre que ce que nous avons pu constater sur les GPUs d’AMD et Nvidia. Ce core graphique intégré devrait donc très bien remplacer une Radeon HD 5400 ou une GeForce 210 et rendre sans intérêt de nombreux GPUs mobiles d’entrée de gamme puisque même la technologie Optimus de Nvidia devrait rester en retrait en termes d’efficacité énergétique.



Page 6 - Sandy Bridge : les cartes-mères

Sandy Bridge : les cartes-mères
Lors de cet IDF, nous avons pu observer quelques cartes-mères destinées à la plateforme socket LGA1155 équipées des chipsets P67 et H67 qui se différencieront principalement par le support officiel de deux bus PCI express 8x pour le P67 et par le support du core graphique intégré pour le H67. Contrairement aux rumeurs qui circulent depuis quelques temps, Intel nous a confirmé que le support de l’USB 3.0 devrait bien passer par une puce externe.


Chez Intel
Nous avons pu, tout d’abord, apercevoir la DP67BQ basée sur le chipset P67. Elle ne supporte pas l’utilisation du core graphique intégré, réservée au chipset H67 mais propose deux ports PCI Express 8x ainsi que 2 connecteurs USB 3.0 via une puce NEC.



Sans en dire trop, Intel nous a également présenté 2 cartes-mères H67 mini-ITX, un format sur lequel le fabricant insiste de plus en plus. La première, au PCB bleu propose un port PCI Express 16x ainsi qu’une connectique USB 3.0 :


La seconde est un modèle d’entrée de gamme, probablement de marque MSI au vu de l’écriture et des condensateurs SFC. Elle se contente d’un connecteur PCI Express 1x et ne propose pas d’USB 3.0 :


Enfin, Intel a dévoilé le ventirad qui sera livré avec les CPUs Sandy Bridge au TDP de 35w. Celui-ci est plutôt minimaliste et encore plus fin que celui de la génération précédente :




Chez Gigabyte
Gigabyte, qui était présent dans la zone d’exposition de l’IDF, a dévoilé 2 modèles P67 qui reprennent un design relativement proche mais qui a évolué depuis le Computex : il est noir, sobre et plutôt bien fini :


La GA-P67A-UD7 propose 24 phases pour l’alimentation du CPU, 4 ports PCIe graphiques via un NF200 (2x 16x + 2x 8x) et 4 ports USB 3.0 (2 puces NEC).


La GA-P67A-UD5 se contente de 20 phases, 3 ports PCIe graphiques (2x 8x + 4x) et de 2 ports USB 3.0.


Page 7 - Larrabee, PCI Express 3.0

Larrabee
Si Intel n’a fait aucune annonce concernant l’avancement du projet Larrabee et plus précisément de Knights Corner, son successeur dédié au calcul massivement parallèle, un système était malgré tout en démo. Il s’agit d’une plateforme destinée à montrer le potentiel du ray-tracing à travers le cloud computing qui exploite des serveurs distants, dans ce cas pour effectuer le rendu d’un jeu vidéo.


4 serveurs à base de Knights Ferry, le Larrabee originel transformé en plateforme de développement, se chargent de calculer les images en ray-tracing et en 720p qui sont transférées sur un portable via une connexion réseau. La démonstration reposait sur une version adaptée du jeu Wolfenstein.

A la question de la latence introduite par ce genre de technologie, Intel nous a avoué qu’elle était très élevée, et qu’il était actuellement impossible de jouer confortablement à cause de cela. Par contre avec quelques optimisations dont la plupart similaires à celles couramment introduites pour tout jeu en réseau, le fabricant pense pouvoir gommer ce problème assez facilement. Nous demandons bien entendu à voir !


En dehors de ce point, nous restons sceptiques sur le choix de la technologie de rendu. Certes quelques effets sont affichés avec un niveau de réalisme très élevé, profitant pleinement du ray-tracing, mais le rendu dans son ensemble reste d’une qualité très faible, voire médiocre pour certains éléments. Est-il bien utile de passer par du ray-tracing pour afficher des sprites 2D en forme de flammes ? Que le rendu se fasse dans le cloud ou en local ne change rien selon nous au fait que le ray-tracing est encore loin d’être une solution viable.


PCI Express 3.0
Sauf surprise de dernière minute, la plateforme Sandy Bridge LGA2011 marquera l’apparition du PCI Express 3.0 qui va doubler la bande passante disponible, à nombre de lignes égal. Si les cartes graphiques, pour le rendu des jeux vidéo, sont en général loin de saturer le bus PCI Express 16x actuel, certaines cartes contrôleur, par exemple, ont besoin de plus de bande passante mémoire. Il en va de même pour les GPUs dans une utilisation de type computing qui peut saturer la bande passante actuellement disponible. Avec 1 Go/s dans chaque direction et par ligne, le PCI Express 3.0 leur donnera plus de marge de manœuvre.


A l’IDF, PLX faisait la démonstration d’un prototype de switch PCI Express 3.0 3 ports, sans toutefois préciser s’il s’agissait bien de ports 16x. Si c’est le cas, ce n’est pas moins de 96 Go/s que totalisent les entrées et sorties d’un tel switch. Pour sa démonstration PLX utilisait des convertisseurs optiques de manière à pouvoir relier ainsi deux de ses switchs, ce qui est plus simple que de passer par du cuivre à de tels débits, mais nous a indiqué ne pas prévoir dans l’immédiat une intégration plus proche de la technologie optique.

PLX attend la finalisation de la norme PCI Express 3.0, ce qui devrait être le cas le moins prochain, et indique avoir ensuite besoin d’une année supplémentaire avant de pouvoir faire passer son switch de l’état de prototype à celui d’un produit commercialisé.


Page 8 - Le continuum sera aware

Le continuum sera aware
Non, Intel n’a pas engagé Jean-Claude Van Damme mais compte bien en intégrer la philosophie dans de futures technologies. Toujours à la recherche d’applications pour ses processeurs, Intel travaille à permettre aux différents périphériques de la vie quotidienne de pouvoir profiter toujours plus des informations à leur disposition pour s’adapter au contexte, reconnaître l’utilisateur et ses habitudes. Qu’il s’agisse de données visuelles obtenues par une caméra ou de toutes autres données fournies par des capteurs en tout genre, leur analyse et association peut faciliter l’intégration en toute transparence de la technologie dans notre vie.


Durant cet IDF, Intel a cité et fait la démonstration de nombreux exemples tels qu’une voiture capable de reconnaitre le conducteur et donc de s’adapter à ses habitudes, une TV capable de proposer des programmes personnalisés simplement en observant le manière dont l’utilisateur tient la télécommande, un assistant de voyage qui est capable de cibler précisément les points d’intérêts ou encore un logiciel qui grâce à un capteur peut anticiper les chutes chez les personnes âgées et envoyer un signal pour tenter de l’éviter.


Un capteur fixé à la cheville permet d’anticiper une chute et d’envoyer une petite décharge électrique pour l’éviter.

Reste à savoir si tout ceci se fera à notre bénéfice ? Si les applications utiles sont très nombreuses, notamment au niveau de la santé, les débordements possibles le sont tout autant. Intel mentionne que la sécurité des données est systématiquement au cœur de tous ces développements. Les craintes de voir notre assurance refuser une couverture parce que le GPS indique un passage régulier au fast food du coin ou parce que le gyromètre de l’iPhone indique que nous préférons le canapé à la salle de sport, ne seraient donc pas fondées.

Le cas de l’intrusion de la publicité dans notre vie est par contre plus délicat, Intel en convient volontiers, puisque ces futures technologies vont probablement être introduites par des sociétés qui seront bien entendu tentées de profiter de nouvelles rentrées publicitaires. Afficher une publicité ciblée sur le tableau de bord de la voiture avant tout démarrage ? C’est possible. Mettre le flux vidéo en pause si vous profitez de la publicité pour passer aux petits coins, c’est possible aussi. Nul doute que de nombreuses sociétés sont en train de baver face à ces nouvelles possibilités !

Du point de vue d’Intel, au fond peu importe, toutes ces applications vont avoir besoin de puissance de calcul, que ce soit au niveau des serveurs ou des périphériques, et il serait dommage que cela se fasse sans x86. Participer à leur développement permet au géant de s’assurer de disposer des produits et technologies adaptées le moment venu.


Justin Rattner, Chief Technology Officer d’Intel, prépare les interfaces home-machine. Les processeurs seront-ils bientôt capables de lire nos pensées ? Si c’est le cas ils le feront en x86 selon Intel !


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