AMD Threadripper 1950X et 1920X en test : Quelque chose d'Epyc !

Publié le 10/08/2017 par
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Pour ce test, AMD nous a fourni deux Threadripper, les 1950X et 1920X, la gamme comporte pour l'instant quatre modèles pour lesquels quelques détails manquent encore :

  • Ryzen Threadripper 1950X : 16C/32T, 3.4/3.6/4.0/4.2 GHz, 180W, 999$
  • Ryzen Threadripper 1920X : 12C/24T, 3.5/3.6/4.0/4.2 GHz, 180W, 799$
  • Ryzen Threadripper 1920 : 12C/24T, 3.2/?/?/? GHz, 140W, ?$
  • Ryzen Threadripper 1900X : 8C/16T, 3.8/3.9/4.0/4.2 GHz, ?W, 549$

Le 1900X ne sera lancé que le 31 aout, tandis que le 1920 n'a pas été confirmé par AMD. Le 1900X disposera, comme les autres Threadripper de ce tableau de deux dies actifs.

Malgré le TDP, les fréquences sont plutôt hautes sur les Threadripper. Nous avons en effet montré que le 1800X pouvait consommer plus de 95 watts avec un seul die Ryzen a des fréquences proches voir inférieures (le XFR n'est que de 100 MHz sur le 1800X contre 200 MHz ici). Tenir ces fréquences avec deux dies dans un TDP qui est n'est même pas le double, pour le 1950X, nous parait un challenge assez compliqué à atteindre mais nous verrons ce que cela donne en pratique.

Côté packaging, AMD a fait original avec une énorme boite en polystyrène qui s'ouvre par le milieu, on retrouve à l'intérieur un socle en plastique (qui contient « l'oeil ») et au milieu l'énorme CPU. Car à 128 grammes, Threadripper fait passer Skylake-X et ses 51 grammes pour un poids plume !

Notez que le socket s'ouvre avec un tournevis Torx 1.6mm, AMD ayant la bonne idée d'en fournir un dans la boite. Un adaptateur permettant de fixer un kit de watercooling Asetek (base ronde) est également fourni. Contrairement à nos tests habituels, nous avons d'ailleurs dû nous résoudre à utiliser un kit de watercooling AIO, faute d'adaptateur adéquat pour nos radiateurs habituels.

Un tel poids augmente significativement les risques pour le montage et AMD a trouvé un système original pour éviter les accidents avec ses LGA. Vous remarquerez un cadre orange en plastique autour des Threadripper. Une fois que l'on ouvre le socket de la carte mère, on soulève un second cadre, ce dernier inclus des rails dans lequel on glisse le processeur et son cadre qui sert de guide. Reste à faire basculer ces rails pour placer les pins du LGA en contact avec le processeur. Un montage original et plutôt bien vu de la part d'AMD, et probablement nécessaire pour éviter les accidents vu le poids et la taille des puces !

En ce qui concerne le support mémoire, on retrouve exactement les mêmes limitations que pour les Ryzen classiques. Officiellement avec de la mémoire Single Ranked, 4 barrettes sont supportées jusqu'en DDR4-2667, et l'utilisation de huit barrettes est limité à 2133. 512 Go par canal sont (théoriquement) supportés pour 2 To de mémoire au maximum (Windows 10 est limité à 128 ou 512 Go selon les versions).

Une fois n'est pas coutume, nous avons utilisés deux cartes mères pour nos tests. AMD nous a fourni une carte mère Asus Zenith Extreme, tandis que Gigabyte nous a fourni une X399 Aorus Gaming 7. C'est la carte de Gigabyte que nous avons privilégié pour la majorité des tests (à l'exception d'un test particulier sur lequel nous reviendrons).

Gigabyte X399 Aorus Gaming 7

La carte mère fournie par Gigabyte est au format ATX standard mais ne manque pas d'être remplie. Côté slots PCI Express on en comptera cinq, quatre x16 physiques (deux x16, deux x8) reliés au CPU et un dernier en PCI 2.0 x4 au chipset. Les huit slots mémoires, tout comme les slots PCI Express sont affublés de LEDs pour rester dans la tradition. Côté stockage, on retrouvera 3 slots M2 (deux 11cm entre les slots PCIe et un 8cm à droite du chipset) et huit ports SATA.

Sur la façade arrière on retrouve un port PS/2, huit USB 3.0, deux USB 3.1 (un Type-A, un Type-C) ainsi que les ports réseaux/son. Le son est piloté par un Realtek ALC1220 (avec la suite logicielle Sound Blaster 720) et côté réseau on retrouvera un Killer E2500 et une carte réseau WiFi/BT Intel 802.11ac/BT4.2. Les contrôleurs réseaux Killer n'ont pas notre préférence, nous vous renvoyons à nos tests de cartes mères pour plus de détails.

Parmi les petits détails que l'on a appréciés, on notera le temps d'initialisation de la carte mère et de ses périphériques, largement réduit par rapport à l'autre carte que nous avons eu entre les mains. Des leds de diagnostic sont présentes en cas de problème ce que l'on attend d'une carte de ce prix.

Pour le reste si le design du BIOS de Gigabyte est toujours assez particulier dans sa prise en main et son organisation interne, nous n'avons pas grand-chose à reprocher à cette carte mère au-delà de son prix annoncé autour de 390$ !

Asus Zenith Extreme

L'autre carte que nous avons utilisé est l'Asus Zenith Extreme qui va encore plus loin dans l'ultra haut de gamme avec un prix annoncé aux états unis de 550 dollars. Elle est particulièrement imposante, au format E-ATX (27,7cm de large).

Pour cette carte très haut de gamme, Asus propose quatre slots PCIe x16 physiques (toujours deux x16 et deux x8) ainsi que deux slots supplémentaires en PCIe 2.0 reliés au chipset, un x4 et un x1. Du côté du stockage, on retrouve aussi trois slots M.2, un 80mm est placé sous le capot du radiateur chipset qu'il faudra dévisser, tandis que deux 110mm peuvent être installés sur un riser qui vient s'insérer à côté des slots mémoires. Pratique pour ne pas prendre trop de place. 6 slots SATA et un port U.2 sont également présents.

La façade arrière est assez originale avec la présence de LEDs de couleurs dans les jacks audio. A l'échelle de l'utilisation des LEDs dans le matériel moderne de nos jours, cet usage passerait presque pour élégant. Mieux, juste au-dessus on retrouve un petit écran OLED qui indique en détail les codes de boot avec de petites animations. C'est certes dispensable mais au prix de la carte, ce n'est pas le détail le plus inutile du monde particulièrement lors des longues phases de boot.

Pour les choses plus classiques on retrouve huit ports USB 3.0, deux ports USB 3.1 (un Type-A, un Type-C, et les connecteurs réseaux/sons. Le Gigabit Ethernet est piloté par un contrôleur Intel I211-AT, et l'on trouve aussi un module 801.11ac/BT 4.1 tandis qu'Asus fourni enfin une carte fille 10 Gb Ethernet (avec chipset Aquantia), ce qui justifie une (petite) partie du prix demandé.

D'autres LEDs sont bien entendu incluses mais on s'inquiètera de la présence, dans le bloc de connecteur façade, d'un ventilateur de 4cm de large. Il est présent selon Asus pour améliorer le refroidissement des VRM mais, à l'image de tous les ventilateurs de cette taille, il produit un bruit aigu qu'on qualifiera facilement d'insupportable.

Encore un offset sur le Tctl !

Il était doublement insupportable à cause d'un autre problème que l'on a rencontré avec cette carte au niveau de sa détection des températures. Une faute qui ne repose pas entièrement sur Asus, mais aussi sur AMD qui a décidé d'appliquer un offset de 27° sur la valeur Tctl, par rapport à la température réelle. Et vous l'aurez deviné, les multiples BIOS fournis par Asus avant le lancement ne défalquaient pas correctement ces 27° poussant (une fois de plus) les refroidissements à plein régime.

Ce bug devrait être corrigé (après les tests on l'imagine) mais couplé à la présence du ventilateur de 4cm, le résultat est tout simplement désastreux pour les oreilles en l'état (même en poussant les seuils d'activation au minimum), ce qui nous a valu de préférer effectuer nos tests sur le modèle de Gigabyte qui défalquait correctement les 27° de la température utilisée pour piloter les ventilateurs.

Pour la raison des 27°, AMD reste au minimum confus. Cet offset de température était utilisé pour rappel pour cacher le dépassement de TDP que nous avions constaté sur le 1800X. AMD indique aujourd'hui que cet offset permet de créer des courbes de températures custom pour les systèmes de refroidissement, ce qui est assez contradictoire avec la pratique (moderne) que l'on voit sur les cartes mères Ryzen aujourd'hui ou les BIOS défalquent l'offset manuellement (après de longues tergiversations, il faut le dire) rendant l'argument caduque.

Cet offset encombrant devient compliqué à justifier et on ne comprend pas trop pourquoi AMD n'a pas profité de Threadripper pour éliminer définitivement cet offset qui ne sert non seulement à rien, mais donne une expérience pour le moins mauvaise à ses clients en attendant que les BIOS s'adaptent.

AMD aura au moins eu le mérite d'intervenir auprès des développeurs de logiciels de monitoring, en premier lieu l'auteur de hwinfo64 dont le logiciel donne deux températures désormais, la sonde Tctl « brute » et une valeur Tdie « corrigée » de l'offset. Cela nous semble être la moins mauvaise méthode pour mettre de l'ordre dans ce bourbier crée - complètement inutilement - par AMD.

Et un bonus !

Pour terminer sur un tout autre sujet, vous noterez l'apparition d'un autre processeur dans nos graphiques, le Core i7-7820X d'Intel. Sa présence est exceptionnelle et nous mettrons à jour la semaine prochaine l'article sur les Skylake-X pour vous en dire plus à son sujet, cependant vous pourrez profiter dès cet article de ses chiffres de performances !

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