Comparatif SSD 2012-2013 : 37 SSD SATA 6G 120 et 128 Go

Publié le 13/04/2012 (Mise à jour le 15/11/2013) par
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Samsung 840 EVO, TurboWrite et débits : attention !
Il est difficile de tirer son épingle du jeu dans un marché du SSD désormais mature, et beaucoup d'utilisateurs prennent trop à cœur les chiffres de performances fournit par les constructeurs alors que les chiffres atteints par les SSD sont généralement inutiles en pratiques et d'autres parts que ces chiffres sont à prendre avec des pincettes comme nous l'avons vu au cours des deux pages précédentes.

Avec la mémoire TLC utilisé dans ses Samsung 840 et 840 EVO, Samsung a pour avantage d'avoir une mémoire bien moins chère puisqu'il est possible de stocker 3 bits par cellule Flash ce qui correspond à 8 niveau de tension possible contre 4 en MLC (et 2 en SLC). On stocke donc plus de données par mm² de puce, mais en contrepartie la programmation du niveau de tension doit être plus précise et est donc plus longue, ce qui stresse (et use) plus la cellule.

L'usure n'est en soit pas un problème, car même avec 1000 cycles pour les TLC contre 3000 cycles pour les MLC on dispose d'assez de marge pour une utilisation classique même intensive. Par contre, la vitesse de programmation est un problème pour Samsung puisqu'elle entraine des débits en écriture moins important, un point problématique d'un point de vue marketing.

Le TurboWrite en action, c'est le petit pic au début de cette écriture complète du SSD

Pour résoudre ce souci le Samsung 840 EVO dispose d'une technologie appelée TurboWrite, qui utilise une partie de la TLC en tant que SLC, comme le fait OCZ en page précédente. Si la capacité accessible à l'utilisateur ne varie pas face au 840 qui intègre un overprovisionning par défaut, sur le 840 EVO cet OP laisse place à TurboWrite qui occupe même une partie du provisionning par défaut. Samsung réserve ainsi 36 Go, 27 Go, 18 Go et 9 Go de mémoire TLC pour disposer de 12, 9, 6 et 3 Go de cache TurboWrite sur les versions 1 To, 750 Go, 500 Go et 250/120 Go.


Comme vous pouvez le voir d'après les spécifications officielles, l'écart entre la vitesse TurboWrite et la vitesse d'écriture classique est variable, avec un facteur de s'approchant de x3 en version 120 Go et x2 en version 250 Go. A partir de la version 500 Go l'écart n'est plus que de 24% en faveur de TurboWrite.

Du coup Samsung comme les revendeurs ne se privent pas de mettre plutôt en avant la vitesse de TurboWrite comme celle en écriture, alors même qu'elle ne peut être soutenue. Car une fois les quelques Go de TurboWrite rempli, on retombe à une vitesse classique, ce cache étant vidé durant les périodes où le SSD n'écrit plus de manière intense.

A l'instar de la compression des données sur SandForce ou du mode SLC des Indilinx Everest 2 et Barefoot 3 que nous avons déjà pointé du doigt, TurboWrite semble avant tout être un artifice permettant d'afficher un gros débit en écriture séquentielle sur les fiches produit bien qu'il ne puisse être maintenu en pratique, un débit auquel les acheteurs de SSD accordent il est vrai bien trop d'importance par rapport à son utilité réelle.

On passe de plus de l'artifice à la publicité mensongère lorsque le débit hors TurboWrite n'est pas mentionné, un point avec lequel nous avions échangé avec Samsung qui avait du coup demandé aux revendeurs de préciser cette information. Malgré tout c'est loin d'être systématique, et quand c'est le cas ce n'est pas forcément aussi visible que le débit hors TurboWrite qui reste plus mis en avant. Pire, Samsung lui-même n'indique par le débit sans TurboWrite sur ses fiches produits officielles :


C'est dommage d'autant que le TurboWrite nous semble contre-productif du point de vue de l'usure. Un peu comme c'est le cas de la technique utilisée par OCZ lorsque l'espace "SLC" est consolidé, le TurboWrite augmente l'amplification en écriture du SSD et donc son usure à terme puisque pour écrire 3 Mo de données on écrit non pas 1 millions de cellules en TLC mais 3 millions en SLC puis 1 millions en TLC, soit 4 fois plus ! Attention par contre les cellules ne seront pas usées 4 fois plus vite pour autant, une écriture en "mode SLC" étant moins stressante qu'une autre en "mode TLC". L'autre problématique, exclusive à Samsung cette fois, est que TurboWrite prive le SSD d'une grande partie d'une grande partie de la Flash jusqu'alors réservée pour les optimisations interne du contrôleur destinées entre autre à réduire l'usure de la Flash (provisionning et overprovisionning) notamment en l'absence de TRIM.
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