Test : Synology DS508

Publié le 13/05/2008 par
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Le test
Nous avons conservé le même protocole de test que dans notre précédent comparatif. Rappelons le matériel employé :
– cinq disques durs Seagate de 500 Go (ST3500320AS) ;
– un switch gigabit Netgear GS-108, qui gère les paquets Ethernet jusqu’à 9 Ko (jumbo frames) ;
– un boîtier pour disque dur Enermax Jazz, qui a pour particularité de proposer une double interface USB 2.0/eSata ;
– sonomètre, thermomètre et wattmètre pour les mesures environnementales.


Les tests ont essentiellement consisté à chronométrer les temps de copie des ensembles de fichiers suivants, en CIFS/SMB et en FTP :
– fichiers de grosse taille (2 fichiers pour 1,83 Go) : deux films Divx ;
– fichiers de taille moyenne (63 fichiers pour 1 Go) : mélange de fichiers MP3 et Flac ;
– fichiers de petite taille (14 746 fichiers pour 659 Mo, tous inférieurs à 1 Mo) : un site web !

Les transferts de fichiers, enfin, ont été lancés à partir de la machine suivante :
– Core 2 Duo E4500 ;
– 2 Go de mémoire DDR2 667 MHz ;
– carte mère Asus P5K-SE ;
– deux disques durs Western Digital WD5000AAKS-0 en Raid 0 comme source et destination des fichiers ;
- une carte réseau Gigabit D-Link DGE-530T (PCI, circuit Marvell Yukon).
Performances en Raid 5
Venons-en à présent aux performances en Raid 5, mode dans lequel le DS508 est avant tout prévu pour être utilisé. Nous avons testé avec un volume de 5 disques, puis avec un autre de 4 disques afin d’obtenir des mesures comparables avec la concurrence.



Synology annonçait plus de 30 Mo/s en écriture CIFS/SMB, et nous avons mesuré… 31 Mo/s en débit soutenu avec le volume de 4 disques ! Curieusement, la même mesure opérée sur le volume de 5 disques n’a donné qu’un peu plus de 27 Mo/s… L’ajout d’un disque impacte donc le calcul de la donnée de parité, ce qui n’était pas le cas chez Thecus. Du coup, si le DS508 parvient à dépasser d’un cheveu le N5200BR Pro dans le cas évoqué, ce dernier reste néanmoins plus constant, avec un peu moins de 31 Mo/s de débit soutenu dans tous les cas de figure.

En outre, le N5200BR Pro conserve un très net avantage en copie de petits fichiers : avec 5,5 Mo/s de débit il est presque 5 fois plus rapide que le DS508 sur 4 disques (1,2 Mo/s) ! Alors certes, l’écriture de petits fichiers est toujours problématique et, grâce à son Celeron, le Nas de Thecus s’en sort toujours mieux que la concurrence. Néanmoins, Synology est aussi très mauvais dans ce test particulier, puisque le CS407 avait déjà des résultats nettement moins bon que ses concurrents. Du coup, même le TS-409 Pro de Qnap reste 33% plus performant que le DS508…

En FTP, traditionnellement plus rapide que le CIFS/SMB sur les gros et moyens fichiers, les résultats en termes de débit soutenu sont cohérents avec les précédents : on gagne un peu en vitesse (+5% à 33,1 Mo/s), et on est toujours plus rapide sur le volume de 4 disques. Sauf que cette fois-ci, le Thecus N5200BR Pro profite plus du passage en FTP : du coup, il devance le DS508 dans tous les cas de figure, avec 36,3 Mo/s au minimum.

Concernant les petits fichiers, le DS508 fini cette fois-ci… premier ! C’est à ne rien y comprendre, puisque traditionnellement, le transfert de petits fichiers est plus lent en FTP… Nous avions cependant déjà stigmatisé ce curieux comportement lors du test du CS407, il semble donc que ce soit normal chez Synology... On remarque cependant qu’en regard du CS407, le DS508 ne progresse pas (volume de 5 disques) ou modestement (+13% sur les 4 disques). C’est donc un peu décevant.



Quid de la lecture ? Synology annonçait cette fois 49 Mo/s, et nous avons mesuré… 52 Mo/s sur le volume de 4 disques ! Avec le volume de 5 disques, nous sommes retombés sur les 49 Mo/s de débit soutenu. C’est évidemment un excellent résultat, qui place le DS508 loin, très loin, devant toute concurrence. Le nouveau champion de Synology s’avère ainsi au minimum 50% plus rapide que le N5200BR Pro : chapeau bas !

Autre bonne nouvelle, la lecture de petits fichiers est cette fois nettement moins problématique que leur écriture. Le DS508 talonne ainsi de très près le N5200BR Pro, qui reste malgré tout le champion, mais avec seulement 20% d’avance. Bon, cela reste significatif, mais c’est déjà mieux que les 400% d’avance constatés en écriture !

Cette amélioration est un comportement que nous avions déjà relevé avec le CS407, qui atteignait alors les 3,2 Mo/s, contre 0,6 Mo/s en écriture. Cependant, ce coup-ci, on constate aussi un réel progrès avec le DS508, puisque celui-ci double la mise au minimum (6,8 Mo/s sur le volume de 5 disques), voire plus (7 Mo/s avec les 4 disques).

En FTP, Synology explose littéralement les débits, avec des pointes en lecture à… 72,5 Mo/s ! Du coup, s’ils fanfaronnaient auparavant en tête, Thecus et Qnap font désormais pâle figure avec environ 45 Mo/s… (Ce qui était pourtant déjà un résultat excellent).

En revanche, aucune amélioration à constater en FTP du côté de la lecture de petits fichiers. En fait, la négociation de chaque nouveau transfert de fichier semble coûter énormément de temps en FTP : c’est pourquoi les résultats sont déjà très différents selon que l’on ne traite que 2 gros fichiers ou 63 moyens. Alors avec plusieurs milliers de petits fichiers, les performances s’effondrent ! Le problème est le même en écriture, mais les performances de Synology sont alors tellement mauvaises en CIFS/SMB que, même de la sorte, le FTP est plus rapide…

Du coup, c’est un peu le casse-tête pour trouver la solution optimale de transfert de fichiers. En fait, mieux vaut utiliser le FTP dans quasiment tous les cas, sauf s’il s’agit de lire des petits fichiers : auquel cas on perd en temps monstre en comparaison d’un simple transfert Windows. Mais bon, il n’est pas très pratique de se demander avant chaque transfert quelle est la nature des fichiers à envoyer… On peut néanmoins établir quelques règles génériques pour les types de fichiers les plus courants :
- Musique et films : FTP ;
- Photos, documents divers (Word, Excel, HTML…) : FTP pour l’écriture, SMB pour la lecture.

On peut aussi raisonner en volume de données plutôt qu’en type de fichiers : avec des dizaines de giga-octets de vidéos, préférez évidemment le FTP. En dessous du gigaoctet, le SMB offrira quoiqu’il arrive un très bon compromis.
Défaillance disque
Que se passe-t-il en cas de panne d’un disque ? Pour le savoir, nous avons débranché un disque lors d’un transfert de fichier, puis vérifié l’intégrité dudit fichier une fois le transfert terminé. Aucun problème à signaler.

Suite à quelques remarques de lecteurs, nous avons également corsé le test : au lieu de débrancher simplement le disque, nous avons coupé le courant lors du transfert, débranché le disque, puis rallumé la machine. Il est vrai que les défaillances disques sont fréquentes en cas de panne de courant (d’où l’intérêt aussi d’employer un onduleur). Là non plus, aucun problème à signaler : si les données en cours d’écritures furent évidemment perdues, l’intégrité du volume en lui-même n’a pas été remise en cause.
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