Un avant goût des prochains écrans : wide gamut, LED...

Publié le 18/07/2006 par
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Sony KDL-32V2000
Le téléviseur Sony intègre la technologie que nous attendions chez Samsung : les fameux tubes CCFL nouvelle génération, dits wide gamut. Sony parle même de technologie WCG-CCFL (White Color Gamut – Cold Cathode Fluorescent Lamps), dénommée aussi "générateur de couleurs naturelles".


En fait, ce sont moins les tubes qui changent que les phosphores qui les recouvrent. Les nouveaux sont conçus pour élargir le spectre de couleurs, et tout particulièrement pour accroître les nuances de rouge et de vert présents dans la lumière blanche (couleurs réputées difficiles à reproduire par un téléviseur LCD, selon le constructeur). Il en sortirait des couleurs plus naturelles, plus riches aussi.

A cela est couplé un traitement vidéo propriétaire, le BRAVIA Engine qui agit en temps réel sur le bruit, le contraste, le scaling...

Bref, à en croire Sony, nous avons une bête de course sous la main, un écran fantastique avec au bas mot une génération d’avance sur nos moniteurs LCD classiques. Le truc, c’est qu’à la mise sous tension c’est moins évident. Pour notre part, sur des images connues car utilisées toute l’année pour nos tests, on est moins frappés par la richesse des couleurs que par leur écart à la réalité. Sony parle de couleurs "plus naturelles", ce n’est pas du tout ce qui ressort. Cela n’empêche pas par contre qu’elles soient plus riches, ce que confirme d’ailleurs notre colorimètre :

Rappel : le rendu des couleurs est mesuré avec le colorimètre LaCie BlueEye Pro, en fait un colorimètre Gretag couplé avec une suite logicielle développée par LaCie. Nous en tirons notamment une valeur nommée DeltaE, représentante de l’écart entre la couleur affichée et celle mesurée. Plus DeltaE est grand, moins l’écran est fidèle. Voici plus précisément comment interpréter les graphiques ci-dessous :
Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée.
2 < Delta E < 3 : le rendu des couleurs est satisfaisant (mais un graphiste y trouverait à redire)
1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle.
Delta E < 1 : c’est parfait.


Un moniteur LCD classique affiche un gamut collé à l’espace sRGB, le triangle orange sur le graphique de gauche. Là, on voit nettement un gain important dans les verts, et un moindre dans les tons bleus. On y gagne des tons dans le cyan, mais on en perd dans les bleus intenses. L’un dans l’autre le bilan reste tout de même positif. En revanche, du côté des rouges c’est le statut quo contrairement à ce qu’avait prédit Sony.

Le résultat n’est finalement pas forcément heureux pour tout le monde. Pour un téléviseur, pas de problème, on a des couleurs plus riches, chacun en profitera. Maintenant, si cette technologie devait être transposée sur moniteur sans aucun changement, seuls les professionnels de l’image y gagneront. Ils disposeront d’écrans au gamut bien plus proche de ceux des imprimantes, parfait. La preuve par les mires :


Comparé à ce que nous avions obtenu en page précédente sur une dalle similaire, équipée de tubes normaux, les progrès sont impressionnants. On passe de 79% dans le cyan à 96%, on gagne 6% dans le jaune et on affiche désormais la totalité des tons rouges, verts et bleus, alors qu’on saturait à 85% de vert. Pourtant, la dalle - les cristaux liquides et l’électronique - des deux écrans sont très, très similaires. Les deux sont équipés de dalles S-PVA 8 ms.

Toutefois, tout le monde ne cherche pas à travailler sur cet espace professionnel qu’est l’ISO FOGRA27. Les appareils photo et les imprimantes grand public se contentent généralement du sRGB. Et là, cette fois-ci, le gamut du téléviseur ne couvre plus tout cet espace. On est décalés dans les bleus, on y perd un peu dans le vert et encore un peu plus dans le rouge. Du coup, si l’on compare cette fois le profil de l’écran à l’espace sRGB, qu’on en tire les couleurs au delà desquelles il saturera :


Sur ce test, les moniteurs classiques présentent d’habitude moins de zones grises.
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