Comparatif LCD 19'' : 2, 3, 4, 6, 8 ms et plus

Publié le 19/12/2005 par
Imprimer
Comparatif LCD 19" : 2, 2,4, 3, 6, 8, 12, 18 ms
On pourrait dire qu’il s’agit du dernier gros comparatif LCD de l’année 2005. En fait, mieux vaut voir ce nouveau pavé comme le premier de 2006, car les écrans testés aujourd’hui ne font que démarrer dans la vie. Ce sont des petits jeunes, à peine sortis de leur carton. Ils ne bénéficient pour la plupart d’aucune publicité pour les protéger, tous ne sont même pas encore arrivés dans les bacs des magasins. Ils commencent certes brillamment leur vie, mais le grand public entendra vraiment parler d’eux dans les mois à venir, quand leurs réputations se forgeront. Quand chacun saura que ça y est les écrans sont descendus sous les 3 millisecondes, quand chacun saura sans hésiter s’il vaut mieux pour lui un écran TN, VA ou IPS. Là vous avez un peu d’avance...

Pour bien commencer voici la liste des écrans testés et quelques rappels de base.
Le Menu du jour
Aujourd’hui le chef vous propose des TN soupoudrés de P-MVA, de S-PVA et de S-IPS. Bref, toutes les technologies et tous les temps de réponse sont là ! S’il n’y a pas forcément le moniteur dont vous rêviez, vous pourrez au moins vous reporter à un produit équivalent, au rendu proche. 8 LCD sont intégrés complètement à ce comparatif, 5 autres déjà testés auparavant ne sont utilisés qu’à titre de référence dans certains tests (couleurs et/ou réactivité).

Commencer à décrypter
Trois grandes familles sont représentées dans ce comparatif, avec des temps de réponse variables de 2 à 18 ms.

La première erreur à faire serait de prendre le temps de réponse annoncé pour argent comptant. Un écran 6 ms ne sera pas forcément mauvais dans les jeux comparé à un 2 ms, présenté comme étant 3 fois plus rapide. Le principal intérêt de cette valeur est de situer les générations de produits au sein de chaque famille de dalle.

Par exemple, les dalles 3 ms sont en principe plus récentes que celles de 4 ms. En revanche, cela ne veut pas dire :
- qu’elles seront plus rapides dans la réalité que les 4 ms,
- qu’elles sont plus récentes que les 8 ms des autres technologies.
Ensuite, les constructeurs communiquent une valeur de temps de réponse de gris à gris, parfois une deuxième entre blanc et noir. Quand toutes deux sont données elles diffèrent, preuve que le temps de passage d’une couleur à l’autre varie. C’est bien le cas : ce n’est pas le même pour passer du jaune clair au bleu foncé que du rouge au rose. Les fabricants mettent en avant un temps de réponse qu’on pourrait croire fixe, mais qui varie en fait considérablement d’une couleur à l’autre. Idéalement il faudrait pouvoir mesurer toutes les transitions de gris à gris, soit 256 x 256 = 65 536 mesures, pour se faire une idée plus juste du temps de réponse réel de l’écran. Ce serait mieux mais pas forcément encore suffisant. Car les constructeurs ont introduit bon nombre d’astuces électroniques en plus, comme l’overdrive et le dithering, l’un consistant à suramplifier la tension aux bornes des cristaux, l’autre à faire clignoter les pixels à grande vitesse sur un nombre réduit de couleurs. Dans la pratique, cela se traduit :

  • overdrive : parfois par une trace devant le objets en mouvement, un phénomène qui pourrait s’apparenter à la rémanence dans le sens où il occasionne une gêne visuelle, une trace qui ne devrait pas être là. Cette suramplification peut ou non être détectée par une mesure du temps de réponse, qui par définition tronque les extrêmes des réactions. Seul le signal de 10% de sa réponse à 90% est pris en compte. La suraplification sera toute ou partie coupée par la mesure. Tronquer ainsi le signal pour établir la mesure fait également qu’on néglige le temps de réaction des cristaux, ainsi que celui nécessaire à la stabilisation de la couleur ; un problème indépendant de l’overdrive, lié à la définition même du temps de réponse. Plus de détail sur l’overdrive ici.

  • dithering : par une réduction de la plage de couleurs à étudier, toutes n’étant pas vraiment affichées. Sur les TN, chaque couleur n’est pas affichée sur 256 niveaux mais sur 64 seulement. La mesure doit être adaptée en conséquence, et l’on doit prendre en compte ses conséquences visuelles à l’écran : cela peut occasionner un fourmillement particulièrement marqué dans les films, mais aussi parfois dans les jeux, dans certaines zones d’aplats ; un phénomène qui n’apparaîtra pas dans un temps mesuré.

    A cela il faut encore ajouter une troisième astuce expérimentée au moins par Samsung sur certains moniteurs, d’anticipation des images. D’après eux cela permettrait de faire réagir les cristaux plus vite, dans la pratique cela peut provoquer l’apparition d’une image fantôme devant l’objet... ce qui peut de nouveau passer à travers les mailles d’une mesure de temps de réponse.

    Enfin, ce sont là trois astuces découvertes "sur le tas", que les constructeurs n’ont pas forcément mises en avant d’eux même. Rien ne dit que nous ne passons pas à côté de bien d’autres, ce qui est fort probable. Quel crédit dans ce cas accorder à une mesure si un test visuel la contredit complètement, ce dont nous nous étions rendu compte l’an dernier en reliant un oscilloscope et une sonde aux écrans ?

    C’est pourquoi nous rapportons pour indication le temps donné par les constructeurs, mais que nous mettons toujours en place toute une série de tests pratiques.
    Les tests
    Fidélité des couleurs, calibration, réactivité dans les jeux, rendu vidéo, ergonomie, ouverture des angles de vision, qualité de l’interpolation, les écrans sont regardés sous toutes les coutures.

    Pour la fidélité des couleurs, nous utilisons le colorimètre LaCie Blue Eye Pro, dérivé d’un outil Gretag et couplé à la nouvelle suite LaCie. Cet outil nous permet d’opposer la qualité d’affichage de l’écran (gammut et DeltaE) avec ses paramètres par défaut, tel que vous le recevez, avec les résultats après calibration. Les résultats sont parfois surprenants : vous aurez souvent intérêt à bien prendre le temps de corriger manuellement les couleurs, ou tout au moins les paramètres de contraste, luminosité et température de couleur.

    Pour les jeux, après avoir mis en place une mesure du temps de réponse l’an dernier en sonde + oscilloscope nous avons finalement estimé les mesures non représentatives du rendu réel constaté. Cela renvoyait des résultat du genre : ViewSonic VP191b bien plus rapide qu’une dalle TN 8 ms, type Hyundaï L90D+. Jouer 5 minutes dessus puis lancer un film permet de se rendre compte instantanément du contraire.

    Nous avons donc mis en place une nouvelle procédure de test dans le courant de l’été 2005, basée cette fois sur des photos des écrans en plein travail. Nous capturons ainsi la rémanence dans deux contextes, le premier entre couleurs vives, le second sur une transition Noir / Blanc (représentative entre autre de la rémanence subie par les graphistes 3D dans leurs animations en mode filaire). Le logiciel utilisé est Pixel Persistence Analyzer  (PixPerAn pour les intimes). Les images témoins de la rémanence sont capturées au reflex Canon 350D avec un temps de pose de 1/1000 s. Nous réalisons à chaque fois une cinquantaine de photos en rafale pour chaque test pour connaître précisément l’évolution de la rémanence entre deux images. Et cette fois ça marche : les photos sont fidèles à ce que nous ressentons dans les jeux. Soit dit en passant, nous n’avons pas abandonné nos tests pratiques pour autant : jeux, vidéo DVD et HD, surf...

    La machine de tests est un PC assemblé maison autour d’un processeur AMD Athlon XP3200+ et d’une carte graphique NVIDIA GeForce 6800 GT.

  • Vos réactions

    Top articles