Eizo S2110W : le GRAND retour

Publié le 09/09/2005 par
Imprimer
Rendu des couleurs
Le test du S2110W est à marquer d´une pierre blanche. Il prouve que oui, les constructeurs sont capable de proposer des écrans correctement réglés d´entrée. Contrairement aux écrans de ses concurrents, le S2110W peut se passer d´une calibration tant ses réglages sont bons.

Voici ce que fournit sans aucun réglage l´écran Eizo comparé à un autre écran déjà en dalle S-PVA 8 ms, le Fujitsu Siemens P19-2 :


Les couleurs (c´est du 6500 K par défaut) sont pour ainsi dire parfaitement justes ! Car pour rappel, voici la règle de lecture de ces graphs : le DeltaE est une mesure de la différence entre chaque couleur demandée et celle restituée, pondérée par la sensibilité de l´oeil humain.
Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée. 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle. Delta E < 1 : c’est parfait.

Il y a donc un écart dans le bleu, pas si gênant que ça à l´usage. Pour le reste, c´est parfait ! C´est très impressionnant et de loin le meilleur résultat obtenu à ce test à ce jour. La réputation d´excellence d´Eizo en matière de rendu des couleurs est parfaitement justifiée. Un point surprend quand même : le niveau de luminosité retenu par Eizo. Le S2110W balance près de 500 candélas dans la blanc (496). c´est TRES lumineux. Trop à notre avis pour un usage sur la durée.

Par défaut, l´écran est en réglage USER. Il propose en fait cinq autres configurations ré-enregistrées, Movie, Picture, Custom (User), sRGB et Text. Dans le lot, deux seulement sont à nos yeux intéressantes, User (les couleurs sont plus fidèles que dans les autres modes) et Text, dont la température de couleurs tombe à 5000 K avec une luminosité à 91 cd/m². Ce niveau paraît faible au regard de ce dont capables les LCD, mais c´est ce qu´il y a de mieux pour la vue. C´est reposant tout en restant fidèle. Au départ, l´écran peut paraître un peu sombre. Donnez vous le temps de vous y habituer. Vous aurez du mal à en sortir après. Petite contrepartie à ce gain de confort, la fidélité des couleurs y perd un peu. Calibrer cet écran permet de corriger les quelques défauts relevés.


A nouveau, pour une température de couleurs de 5000 Kelvins, c´est un résultat très impressionnant ! Le blanc est cette fois à 93 cd/m², pour un noir à 0,2 cd/m² ! En dépit du graphique qui témoigne que le noir ne l´est pas complètement, la couleur en question est extrêmement sombre, bien plus que ce dont sont capables les meilleures dalles IPS et S-IPS. Ce résultat d´un deltaE > 3 n´est dans la pratique pas très gênant. Il y a encore une différence entre le noir du moniteur éteint et celui d´un noir affiché, mais c´est déjà excellent. Ce résultat peut à lui seul expliquer pourquoi Eizo a changé de bord.

Reste la calibrage à 6500 K, sur le réglage USER :


Les couleurs sont encore plus fidèles qu´elles ne l´étaient par défaut (voir graphique en haut de cette page). Vous remarquez que nous avons ajouté le gammut du moniteur. Pour rappel, c´est l´espace colorimétrique qu´est capable de reproduire l´écran, comparé avec l´espace sRGB (celui traditionnellement utilisé entre autre sur les appareils photo numériques). On ne parle pas là de fidélité mais de couleurs reproductibles. Pour la fidélité, il faut toujours se référer au Delta E, le graphique de droite.

Le gammut est lui un peu décevant. Il est identique à ce dont sont capables les écrans "classiques". Il n´est pas meilleur, même si Eizo est fier de travailler ses couleurs sur 14 bits et qu´ils ont repensé leur rétro-éclairage. Si l´on regarde les caractéristiques du moniteur en détail, on voit que l´écran n´utilise en fait qu´une palette réelle de 1,06 milliards de couleurs (10 bits donc), dont il n´affiche simultanément au mieux que 16 millions de couleurs (8 bits). Bref, l´astuce ne sert manifestement pas à grand chose. A la fin, on retiendra qu´il se comporte sur ce point comme un écran 8 bits. En l´occurence, ce gammut reste loin de ce qu´on a trouvé sur le Nec Lumileds.
Vos réactions

Top articles