Comparatif : Chipsets DDR Athlon

Publié le 18/06/2001 par et
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Mais où est la DDR ? 6 Mois après l´annonce en fanfare de l´AMD 760 et de la DDR SDRAM par AMD, on est en droit de se poser des questions sur l´état actuel du marché. En effet, les cartes mères utilisant de la DDR sont encore très peu répandues, et la mémoire DDR, promise pour être au même prix que la SDRAM classique courant 2002, est encore relativement chère.

Une bonne intention ... mais des facteurs défavorables
Tout d´abord, revenons sur les principes de base de la DDR-SDRAM, et donc sur la SDRAM.

Introduite en 1997, la mémoire SDRAM se distinguait de la FPM et de l´EDO car elle était la première à être synchrone avec le processeur. Contrairement aux mémoires asynchrones, la SDRAM ne génère pas de temps d´attente : après un accès à la mémoire, le processeur peut enchaîner sur d´autres opérations pendant que la mémoire effectue la requête mémoire, ce qui n´était pas le cas auparavant.

Les barrettes de mémoire SDRAM que l´on trouve dans nos PC utilisent un format DIMM et communiquent avec le reste du système par mots de 64 bits. La fréquence de ces barrettes varient selon leur spécification, PC100 ou PC133. Les premières sont cadencées à 100 MHz, et offrent donc une bande passante de 745 Mo /s (100 000 000 Hertz * 64 bits = 6 400 000 000 bits soit 763 Mo), alors que les secondes sont cadencées à 133 MHz, et offrent une bande passante de 1015 Mo /s.


La première différence entre SDRAM et DDR SDRAM se situe au niveau physique. En effet, si la DDR SDRAM utilise toujours un connecteur de type DIMM, il s´agit cette fois ci d´un connecteur 184 pins, contre 168 auparavant. SDRAM et DDR SDRAM sont donc physiquement incompatibles.

Au niveau logique, la différence est minime, et c´est ce qui fait tout l´intérêt de la DDR SDRAM : basée en grande partie sur des technologies éprouvées, elle ne coûte pas vraiment plus cher à produire. La seule, et grosse, différence se situe en fait au niveau du nombre de mots que la mémoire peut envoyer par cycle d´horloge, qui passe de 1 à 2. A chaque cycle d´horloge, la mémoire DDR SDRAM peut donc envoyer deux mots de 64 bits (en utilisant à la fois le front montant et le front descendant). La PC1600, cadencée à 100 MHz, offre donc une bande passante de 1.49 Go /s, contre 1.98 Go /s pour la PC2100, cadencée pour sa part à 133 MHz.

A titre de comparaison, la mémoire RDRAM PC800 offre une bande passante de 1.49 Go /s (Bus 16 bits DDR fonctionnant à 400 MHz). Toutefois, il est possible de cumuler la bande passante offerte par deux barrettes de mémoire RDRAM avec des chipsets tels l´i840, l´i850 ou l´i860. NVIDIA propose d´ailleurs un système similaire pour la DDR dans son chipset nForce 420.

Reste maintenant à disposer d´un processeur disposant d´un bus capable de tirer profit de toute cette bande passante mémoire. Pour se faire, il faut donc que le bus processeur offre au minimum une bande passante équivalente à celle de la mémoire, c´est à dire 1,98 Go /s dans le cas de la PC2100. Pentium III EB ? Passez votre chemin, 0,99 Go /s seulement, tout juste bon à tirer parti de la SDRAM PC133. Pentium 4 ? 2,98 Go /s, parfait si un chipset P4 DDR était disponible. AMD Athlon ´FSB 266´ ? 1,98 Go /s, un peu juste mais c´est bon!

Maintenant, il est clair qu´un doublement de la bande passante mémoire ne signifie pas un doublement des performances globales du système. Pourquoi ? Tout simplement parce que les processeurs modernes disposent d´un système de cache qui leur permet d´économiser une grande partie des accès à la mémoire vive.

Bref, sur le papier le manque de réussite de la DDR-SDRAM, du moins sur une plate-forme AMD, était peu prévisible. D´autant qu´en pratique le gain mesuré par le passage à la DDR était de 5 à 10% selon les applications, alors que les constructeurs de mémoires promettaient des prix de 10 à 20% plus élevés que ceux de la SDRAM classique. Seulement voilà ...

Il y´a eu un gros problème sur le marché de la mémoire vive. Primo, la DDR SDRAM a mis plus de temps que prévu pour être disponible. Secondo, entre temps le prix de la SDRAM classique avait chuté pour atteindre des niveaux historiquement bas qui empêchaient les constructeurs de tenir leurs promesses sur le faible écart de prix entre DDR SDRAM et SDRAM. Tertio, les cartes mères pour CPU AMD gérant la DDR ont également mis du temps à arriver, notamment du fait de la complexité de l´intégration des chipsets gérants la DDR SDRAM.
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