L'utilisation d'un Peltier sur Celeron

Publié le 31/05/1999 par
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L’alimentation électrique :

C’est un paramètre très important qu’il faudrait systématiquement étudier pour obtenir une efficacité optimale. Tous les éléments du système que nous venons de voir ont pu être sélectionnés sans difficultés, ou sont limités par la place disponible dans le boîtier. C’est le cas du dissipateur, par exemple.

La principale variable sera l’énergie que vous allez fournir aux TEC, car c’est d’elle que va dépendre la quantité de chaleur que vous aller pouvoir pomper sur le processeur. Comme je le disais plus haut, il y a un optimum pour la tension et le courant qui permet d’obtenir le maximum d’efficacité. On peut calculer les deux en fonction des TEC utilisés et du type de montage que vous avez réalisé.

Pourtant, une approche mathématique de la chose n’est pas valide à 100%, j’en ai fait l’expérience :( La raison est simple, c’est que vous ne pourrez pas connaître précisément tous les paramètres, car votre dissipateur et ses ventilateurs, une fois logés dans le boîtier du PC, vont avoir une efficacité diminuée. De plus, il faudrait connaître précisément la quantité de chaleur dégagée par le Celeron, et ça, on ne peut que l’estimer. Bref, il faut tester le résultat.
Le problème majeur, c’est qu’une alimentation externe coûte cher, très cher (Alimentation à découpage 12 v en 12 A = 1000 F). Et puis une alimentation sort une tension et un courant que vous ne pouvez réguler, à moins de choisir une alimentation de laboratoire, qui est encore plus chère :( (Note de Marc : Néanmoins une alimentation externe permet de mettre en marche le système de refroidissement avant que le PC soit allumé et de l´éteindre après, ce qui permet notamment d´éviter, voir de limiter le retour de chaleur à l´extinciton qui peut endommager le cpu - Tanx Alan)

Donc, la majorité des systèmes seront branchés sur l’alimentation du PC. Cela donne des résultats très honorables, même si vous ne tirez pas toute la puissance de vos TEC. Mais il faudra tenir compte de 2 problèmes : la puissance de l’alim sera partagée avec les périphériques du PC, et si elle n’est pas suffisamment puissante, les disques durs flancheront. Je vous recommande d’utiliser une alim de 300 W qui fourni, en général, du 12 v sous 10/12 A. De plus, les alims des PC ne sont pas prévues pour fournir une telle puissance pendant une longue durée, et l’alim va chauffer un max.

J’ai fais des tests avec une vielle alim de PC AT de 250 W qui n’était connectée que sur mes deux TEC. Au bout de 10 minutes, elle était montée à 65°C ! ! ! Dans le boîtier d’un PC, la chaleur va se dissiper à travers la tôle, ce qui fera monter la température ambiante. Un conseil, poussez le ventilo de l’alim avec une tension plus importante, car il n’est pas prévu pour dissiper une telle quantité de chaleur.

Si vous voulez déterminer la meilleure alim, je vous conseille d’utiliser Aztec, le freeware de Melcor, qui est disponible sur leur site (http://www.melcor.com). Il permet de calculer précisément tous les paramètres théoriques, mais seulement pour leurs produits (si vous utilisez des TEC d’un autre fabricant, trouvez donc un modèle dont les caractéristiques sont proches du votre). Sur le site de Ferrotec, vous trouverez aussi une méthode de calcul assez pratique (http://www.ferrotec-america.com)

L’isolation thermique :

Dernier détail à prendre en compte, pour écarter la condensation et concentrer la puissance des TEC sur votre processeur. La meilleure solution est d’utiliser deux types de matériaux, de la mousse en plaque et de la mousse expansée vendue en bombe aérosol.

La mousse en plaque devra être découpée aux proportions de votre système comme sur les photos qui suivent (plusieurs plaquette sont nécessaires). Le but est d’isoler la plaque froide du dissipateur pour que la chaleur dégagée par celui-ci ne contamine pas la partie que vous cherchez à refroidir, ce qui se produit lorsque les deux parties sont proches (radiations et autres). L’autre but est de remplir tous les espaces, pour que l’air ne circule pas dans votre système (c’est lui qui apporte l’eau de la condensation), et pour créer un écran contre la chaleur extérieure.

Il existe pas mal de matériaux qui peuvent répondre à vos besoins (tenue aux températures extrêmes, souple et déformable, faible conductivité thermique), comme le polystyrène ou la mousse de néoprène. Le néoprène est un bon truc, car il en traîne toujours un bout dans les arrières boutiques des magasins de plongée.

Une fois le sandwich réalisé avec des couches de mousse entre le dissipateur, la plaque froide et le processeur (pensez aussi à isoler la plaque de PCB au dos de la puce du Celeron), il faut étanchéifier le système avec de la mousse de polyuréthane expansée, vendue en bombe dans les magasins de bricolage. Cette mousse remplie les cavités et sèche en quelques heures. Elle colle au support sur lequel elle est appliquée, c’est pourquoi je vous conseille de ne l’appliquer que sur un système déjà bien enrobé par les plaquettes de mousse (sinon, bonjour quand vous allez nettoyer votre Celeron).

La pellicule extérieure de cette mousse est étanche à l’air, ce qui nous va bien.

Le truc pour l’appliquer, c’est de faire un petit coffret avec du carton, d’une taille un peu supérieure à celle du système que vous avez réalisé (prévoir environ 1 cm de chaque côté pour laisser de la place à la mousse). Vous faite une fente au fond de la boîte pour faire passer le connecteur slot 1 du Celeron et vous le protégez (les connexions en or ne doivent surtout pas être maculées par la mousse). Après, vous injectez la mousse et vous laissez sécher. Quand c’est sec, vous arrachez le carton, et vous retaillez la mousse qui dépasse avec un cutter. Vous pouvez encore rajouter une toute petite couche de mousse pour parfaire la finition et affiner l’étanchéité, voire utiliser du gel silicone pour les joints.

Un dernier point : si vous en avez la possibilité, essayez de limiter le transfert de chaleur qui se produira inévitablement entre la plaque chaude et la plaque froide, au travers des 4 vis de fixation. C’est bête à dire, mais comme elles sont en métal, elles conduisent la chaleur…Pour limiter les dégâts, j’ai fixé les vis dans le radiateur au moyen de chevilles en nylon, fait des trous dans la plaque froide d’un diamètre de 5 mm pour faire passer les vis de 3 mm, afin de limiter la surface de contact, et visé les écrous en intercalant une rondelle de nylon.

Sur la photo suivante, vous voyez tous les éléments du système.

composants.jpg (55017 octets)

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